OM : où sont passées les promesses du milieu ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 11/05/2021 à 01:00
La défense de l'OM a été défaillante à Saint-Etienne, mais le milieu ne l'a pas aidée, loin de là.
Il n'y a pas si longtemps, au travers d'une saison en demi-teinte, il y avait tout de même des motifs de satisfaction, surtout lorsque l'on se projetait dans un avenir proche. On évoquait la perspective d'un milieu de terrain déjà performant et très prometteur, avec une triplette Kamara - Rongier - Gueye pour le moins séduisante sur le papier. Des profils différents, complémentaires et jeunes que l'on imaginait sur la pente ascendante, notamment sous les ordres de Jorge Sampaoli. La victoire à Reims fin avril donnait d'ailleurs un aperçu, et l'approche du retour de Valentin Rongier annonçait des lendemains qui chantent, l'ancien Nantais présentant un vrai profil de relayeur, au contraire de l'expérience Florian Thauvin à ce poste. Des promesses restées lettre morte, puisque la triste performance face à Strasbourg (1-1) et surtout cette défaite à Saint-Etienne (0-1) ont justement souligné de vraies carences dans ce secteur.
"Au-delà de voir un problème tactique, j'ai plutôt vu des joueurs dépassés physiquement. Quand on est limité physiquement, on ne peut pas être bon"
À Geoffroy-Guichard, l'entrejeu olympien a livré une performance tellement banale que même les Verts n'en sont pas revenus, eux qui pouvaient s'attendre à une bataille bien plus serrée. Un Kamara à bout de souffle, un Gueye anonyme, un Thauvin une nouvelle fois largué, et un Rongier qui n'a pas su donner d'élan lors de son entrée à l'heure de jeu. Des éléments perdus tactiquement, ou en manque de gnaque comme l'a laissé entendre Sampaoli à l'issue du match ? "Au-delà de voir un problème tactique, j'ai plutôt vu des joueurs dépassés physiquement, explique au Phocéen un coach de Ligue 1. Et quand on est limité physiquement, on ne peut pas être bon. Il y a des explications à ça, surtout avec Rongier qui revient d'une longue blessure, mais je trouve Pape Gueye et Bouba Kamara moins rayonnants. Concernant ce dernier, on ne peut pas s'empêcher de penser qu'il est dans une période compliquée où il doit beaucoup cogiter sur son avenir. Le mois de mai est toujours une mauvaise période pour les coachs qui ont des joueurs importants dans son cas. Je ne parle même pas de Thauvin qui, d'une part, ne joue pas à son poste, mais qui est en plus déjà parti". Un Rongier qui pioche, un potentiel partant, et un autre déjà loin. L'explication tient debout.
Sampaoli n'aurait-il pas intérêt à faire redescendre Bouba Kamara dans l'axe d'une défense jamais à l'abri de se déchirer ?
Mais il n'y a pas que la forme ou l'envie qui interrogent. Il y a aussi la capacité de ces joueurs à assimiler les consignes du coach, alors qu'ils sont censés les travailler depuis plus de deux mois. "Sur le plan tactique, c'est un peu un laboratoire, estime notre interlocuteur. D'ailleurs, je crois que Sampaoli avait annoncé dès son arrivée qu'il voulait faire des tests dans son schéma en 3-5-2. Je trouve qu'on en est toujours au même point, ça n'a pas évolué. D'ailleurs, l'OM fait souvent la différence en deuxième mi-temps, lorsqu'il y a des changements tactiques". Au-delà de la tactique, il n'est pas question de tout mettre sur le dos du milieu à Saint-Etienne, alors que les bévues défensives se sont vues comme le nez au milieu de la figure. De quoi se demander si Sampaoli n'aurait pas intérêt à faire redescendre Bouba Kamara dans l'axe d'une défense jamais à l'abri de se déchirer, comme l'a démontré dimanche Leo Balerdi. "Je le pense depuis longtemps, confirme le technicien marseillais Bernard Rodriguez, et ce serait très utile lors de ces derniers matches. Il est souvent très bon au milieu, aucun problème, mais je pense que son meilleur poste est en défense centrale. Au vu des derniers matches et avec les carences que l'on constate dans ce secteur, j'aimerais le voir derrière où il est beaucoup plus sûr qu'un Balerdi que je n'arrive pas à cerner. D'autant plus si l'OM joue avec Lirola et Luis Henrique dans les couloirs, qui ne sont pas des défenseurs". De quoi cogiter pour un Sampaoli qui devra, de plus, se passer d'Alvaro à Metz dans deux semaines. À suivre...