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Autour de l'OM

OM : Milik, tout simplement masterclass

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 15/02/2022 à 08:11

OM : Milik, tout simplement masterclassOM : Milik, tout simplement masterclass

Retour sur la performance XXL du buteur polonais à Metz (victoire de l'OM 1-2).

Cela ne date pas d'aujourd'hui. Pour parler d'un attaquant, même s'il n'y avait pas tous les outils statistiques à disposition, qu'il fallait jeter un coup d'oeil dans le journal, il y avait toujours une référence aux buts. Cela a toujours été le cas à Marseille, peut-être parce que ce club s'est construit avec des Gunnar Andersson, des Josip Skoblar et des Jean-Pierre Papin. A ce petit jeu, Arkadiusz Milik est tout a fait capable de donner le change : cette saison, il marque un but toutes les 106 minutes de jeu. C'est au niveau des Wissam Ben Yedder, des Mohamed Salah, des Ciro Immobile, bien mieux, pour comparer avec ce qu'il y a en France, que les MBappé, Jonathan David ou Gaëtan Laborde qui jouent tout, tout le temps. Sur son aventure à l'OM, il en est à 24 buts en 39 matchs. Le club n'a pas eu attaquant aussi efficace depuis Didier Drogba. 

Les autres buteurs ont une équipe à disposition

Plus on déroule le contexte, plus l'admiration pour Milik est grande. Lors de sa saison stratosphérique, Didier Drogba a connu des entraîneurs, Alain Perrin et José Anigo, qui ont vite compris qui ils avaient à disposition. Le premier l'a associé à un autre attaquant, une recrue star, Mido, qui attirait l'attention. Le deuxième a carrément bâti son équipe autour de lui, pour lui. C'était bien pensé de la part d'Anigo car ce n'est pas courant de posséder un tel talent, alors Drogba jouait avec Meriem, Battles ou Steve Marlet, là avant tout pour lui faciliter la tâche. Même quand il voulait sortir, Drogba devait rester sur le terrain face à l'insistance de son coach, conscient qu'il pouvait changer la partie d'un coup de patte. Autant dire qu'on est loin de ce que vit Milik à l'OM depuis 18 mois. Et pourtant, Milik score. Il n'a pas besoin que Payet vienne lui faire une passe devant la ligne, comme cela s'est vu il y a quelques années, non, il se débrouille comme un grand. C'était le cas l'an passé à Montpellier, c'est le cas sur sa première occasion contre Angers ou là encore à Metz. Ce n'est pas le seul attaquant d'Europe à savoir faire ça, évidemment, mais si l'on prend la liste, est-ce que les Lewandowski, Benzema, Haaland, Vlahovic, Schick, Abraham ou Harry Kane doivent faire avec la pression de retrouver le banc de touche au match suivant car le coach préfère jouer sans attaquant ? 

Ni trop, ni pas assez, comme Boksic

C'est là où un autre paramètre entre en jeu : celui de la classe du bonhomme. Bien sûr, Milik a un égo, ça lui traverse forcément l'esprit de faire lumière sur sa situation au moment où il marque. Mais cela ne reste qu'un moment très furtif, même pas une seconde, dans sa tête. Car Milik fait honneur à sa réputation de gentleman. Il est là pour l'équipe. La réaction de Milik après son but, au micro de Prime Vidéo, veut tout dire : "Je ne marque pas tout le temps, mais je suis content d'avoir aidé mon équipe à gagner. Trois points, c'était le plus important. Il y a des choses que je ne comprends pas, mais je fais mon boulot". Ni trop, à se plaindre de son cas ou à tirer, même finement, sur son coach, ni pas assez, à ne pas avoir de caracatère ou à trop vouloir jouer à l'employé du mois, ce qui sonne forcément faux. Comme Boksic en son temps, Arek Milik donne de la classe à la retenue. Car cela semble être sa manière d'être. Sur le chemin du retour, son compte Instagram affichait une photo de lui juste après son but avec la légende "Pas de mots... juste un but". Milik, c'est la classe et là, c'est même une masterclass.