Face à Brest, les Olympiens ont paru inoffensifs en deuxième période, enchaînant des séquences de possession stériles et s'exposant aux contres. Explications.
Samedi après-midi, l'OM s'est incliné face à Brest (1-2) sur la pelouse de l'Orange-Vélodrome après avoir mené 1-0. Suite au penalty concédé lors de l'égalisation des Bretons, les hommes de Sampaoli ont affiché une incapacité à aller au bout de leurs actions alors qu'ils disposaient d'une possession très largement à leur avantage. La photographie d'un OM qui a perdu les clés du talent offensif qu'il a affiché durant les premiers matches de la saison et qu'il ne montre plus que par séquences, s'exposant ainsi aux contres adverses. La preuve d'une possession désormais stérile et qu'il faut désormais varier avec un jeu plus direct.
Les Marseillais piochent physiquement lors des deuxièmes mi-temps, mais il n'y a pas que ça
Déjà, sans parler tactique, il y a bien sûr ces coups de fatigue dont les Olympiens font preuve régulièrement en cette fin d'année. "Ce qui est clair, c'est que les gars semblent piocher lors des deuxièmes mi-temps, reconnait le technicien marseillais Bernard Rodriguez. Déjà qu'ils sont de plus en plus prévisibles sur le plan tactique, ils semblent aussi atteints physiquement. C'est normal avec le calendrier qu'ils ont eu, mais il y a certainement du travail de ce côté-là, parce que des concurrents comme Rennes ou Monaco n'ont pas ce problème-là". Mais au-delà de la fatigue, on constate surtout que ce qui faisait le succès de l'équipe de Sampaoli en début de saison ne marche plus et ce, pour diverses raisons. "Un peu à l'image du PSG, l'OM fait de la possession, parfois extrême comme face à Brest, mais cette possession est stérile, explique Rodriguez. Au contraire du début de saison, on n'arrive plus à trouver le joueur lancé comme c'était le cas avec Ünder, Konrad ou Dieng, et même Guendouzi qui suivait les actions. Il y avait des changements d'aile rapides pour lancer les ailiers en un-contre-un et là, ça n'existe plus. Il faut reconnaitre que les adversaires se sont adaptés, mais il y a quand même un problème dans ces transitions rapides qu'ils ne parviennent plus à enclencher".
"Comme au PSG, les transitions sont trop lentes. On a le ballon, on fait des passes latérales, on tourne autour de la surface comme une équipe de handball, mais ça ne sert à rien"
Le mot est lancé : ces fameuses transitions dont on parle aujourd'hui après des années à rêver de possession. L'OM du début de saison en usait avec succès pour faire exploser ses adversaires, lorsqu'un Ünder était lancé en trois passes après la récupération. Un schéma que les hommes de Sampaoli ne parviennent plus à reproduire, ou alors au compte-gouttes. "En fait, la vitesse de transmission est moins performante, déplore Rodriguez. C'est ça qui permet de déstabiliser un bloc compact comme l'était Brest. Comme au PSG, les transitions sont trop lentes. On a le ballon, on fait des passes latérales, on tourne autour de la surface comme une équipe de handball, mais ça ne sert à rien face à une défense compacte dans l'axe. La preuve : ils ont perdu avec une possession de 75/25". Pas faux. La possession n'est plus au centre de tout aujourd'hui, car on se rend compte que toutes les équipes ne peuvent pas jouer comme le grand Barça à l'époque. Il n'y a qu'à observer Chelsea ou Liverpool, qui misent sur les transitions rapides et précises. Le foot moderne, avec la capacité de passer des phases défensives aux phases défensives et inversement. L'OM de Sampaoli le faisait très bien au début de saison, avec des buts marqués sur des attaques rapides. C'est moins le cas aujourd'hui et c'est dommage, car l'effectif est équipé pour trouver les attaquants dans la profondeur. Contre Brest, on n'a pas vu les dédoublements et la percussion qui faisait la force de cette équipe. Le staff et l'équipe doivent se remettre en question à ce niveau-là et Sampaoli le sait (voir sa réaction d'après-match en vidéo)...