OM : les dangers de la troisième place
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/05/2023 à 12:30
En ligue 1, le podium est synonyme de Ligue des Champions. Enfin sur le papier. Car cette troisième place offre un billet pour un voyage sinueux, avec comme ligne de mire, la plus prestigieuse des compétitions européennes.
Projetons-nous un peu. Malheur, lors de la dernière journée du championnat, l'OM n'obtient qu'un nul à Ajaccio et termine troisième cette saison en Ligue 1. Si cela arrive, les Marseillais devront alors passer les barrages pour atteindre la Ligue des Champions... C'est un scénario que l'on ne souhaite pas aux Phocéens, car il pourrait offrir de nombreux pièges. S'il permet d'apercevoir les phases de poules avec des grosses rencontres à l'Orange Vélodrome, cela promet un véritable parcours du combattant, qui a rarement souri aux clubs français.
Un mois d'août de folie
Une troisième place, c'est une qualification au 3e tour de la Ligue des Champions. Un match aller, un match retour. Puis arrive le barrage de la LDC. Un match aller, un match retour. Le tout, dans un mois d'août qui signe la reprise de la Ligue 1. Pour la saison 2023-2024, le 3e tour se tiendra le mardi 8 août et le mardi 15. Le barrage arrivera le mardi 22 août et le mardi 29. Côté championnat, si la Ligue 1 passe à 18 clubs, cela ne permettra pas aux équipes françaises de se reposer. La première journée se tiendra le week-end du 12 août. 8 matchs en 4 semaines. Si ce rythme est dur à tenir tout au long d'une année, cela l'est encore plus en été où les organismes sont mis à rude épreuve, ce qui amène à un autre point : la préparation.
Disputer les qualifications de la C1, oblige les clubs à rapatrier leur joueur un poil plus tôt que les autres. L'année passée, Monaco en avait fait les frais. Les joueurs de Philippe Clément avaient retrouvé La Turbie le 18 juin. À titre de comparaison, les Olympiens avaient rechaussé leurs baskets le 30 juin. Une troisième place, c'est moins de vacances et une préparation physique précoce. Car une équipe barragiste doit être au maximum de ses capacités. Effectivement, c'est lors de ces matchs couperets qu'une saison se joue. La maigre consolation de l'Europa League, ne suffit pas forcément pour ces clubs qui touchaient du doigt cette phase de poule de C1, avec le pactole qui va avec.
Une équipe à construire vite
Autre point important de la préparation : il faut que les joueurs soient prêts physiquement, mais il faut surtout qu'ils soient là ! La période estivale est connue pour ses transferts. C'est durant celle-ci que les équipes se construisent ou se renforcent. Pour les barragistes, mieux vaut avoir travaillé en amont, afin de démarrer la saison en août avec toutes les armes en main. L'année passée, le board marseillais a signé de nombreuses arrivées durant cette période tardive. Comme Issa Kaboré (1er août), Jordan Veretout (6 août), Alexis Sanchez (10 août), Eric Bailly (24 août) ou encore Amine Harit (1er septembre). En cas de troisième place, les Olympiens ne pourraient pas se permettre un mercato aussi tardif, tout en ne sachant pas si la fameuse enveloppe de la Ligue des Champions va finir par tomber.
Si on jette un coup d'oeil sur les précédentes éditions, les barrages ont rarement souri aux clubs français. Sur les dix dernières années, les troisièmes de Ligue 1 ont dû passer par la voie des barrages sept fois. Cela s'est soldé par six échecs, pour seulement un succès en 2016-2017. Il s'agissait de Monaco face à Villareal. Les équipes à s'être cassé les dents sont nombreuses : Monaco (3 fois), Nice, Lyon et Lille. Note positive, la dernière fois que l'OM a dû passer par les barrages, cela a été un succès pour les Olympiens face au club norvégien de Brann Bergen en 2008-2009.
Cependant, les Marseillais n'auront peut-être pas besoin de se faire toute cette bile. En terminant dans les deux premières places, l'OM s'assure de jouer les poules de la coupe aux grandes oreilles. En cas de troisième place, les Olympiens peuvent aussi être sauvés. Si le vainqueur de l'Europa League est qualifié via son championnat, une voie royale s'offre pour l'équipe qui terminera sur la plus petite marche du podium de Ligue 1. Lyon en avait bénéficié en 2019 et 2020, comme Nice en 2021. Pour cela, la Juventus ou l'AS Roma doivent s'emparer de la C3, tout en finissant dans les 4 premières places de Série A.
Mais pour arrêter de compter, les Olympiens ne devront se reposer que sur eux-mêmes. Et cela commencera par un résultat positif face à Lens ce samedi, pour s'éloigner de cette troisième place et des inquiétudes qu'elle provoque.