OM : Leonardo Balerdi, la cible facile
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 23/01/2025 à 09:00
Edito. Leonardo Balerdi est-il victime d'un acharnement injuste ?
Alors que Leonardo Balerdi avait su convaincre la saison dernière, en particulier lors de la seconde moitié de l'exercice, ses détracteurs semblent aujourd'hui plus que jamais prêts à ressortir leurs critiques à la moindre prestation en demi-teinte. La déclaration d'Éric Di Meco après le match contre Strasbourg en est un exemple frappant : "Balerdi, tu ne peux pas compter sur lui pour être ton taulier", a-t-il affirmé, rappelant que ses bonnes performances de l'an passé étaient souvent associées à la présence rassurante de Chancel Mbemba à ses côtés.
Cette analyse, bien qu’argumentée, paraît manquer de nuances. Oui, Balerdi n’a pas été parfait face à Strasbourg. Oui, il a une part de responsabilité sur le but encaissé. Mais réduire sa prestation à cette erreur, c'est occulter le reste d'un match où l'Argentin a tout de même montré de belles qualités. Avec 109 ballons touchés (2e plus haut total du match) , un taux de passes réussies de 92 % (2e plus haut total du match) et le deuxième meilleur total d’interceptions de la rencontre, son influence défensive a été réelle. Il a même réussi une intervention cruciale dans la surface, étouffant les velléités de Strasbourg à plusieurs reprises.
Le brassard de capitaine, sujet à débat, semble être une source supplémentaire de critiques. Balerdi est régulièrement critiqué pour son attitude provocatrice, cette habitude de "titiller" ses adversaires sur le terrain. Pourtant, cette posture de chambreur, parfois agaçante pour certains, fait aussi partie de son ADN de compétiteur. Et il est intéressant de noter que cette attitude ne l’a pas empêché de briller, notamment une semaine avant, lors d’une prestation remarquable contre Lille.
Mais alors, pourquoi cet acharnement ? Pourquoi ce jugement si tranché, là où une analyse équilibrée s’imposerait ? Peut-être parce qu’il est plus facile de critiquer après une erreur que de reconnaître ses mérites. Peut-être aussi parce que certains observateurs ou anciens joueurs, piqués dans leur égo, préfèrent persister dans leurs positions initiales plutôt que de réévaluer leur jugement. L’étiquette de "joueur irrégulier" semble coller à la peau de Balerdi, même lorsque les statistiques et les faits tendent à nuancer ce constat.
Critiquer Balerdi pour un match "moyen", tout en glorifiant l’adversaire qu’il a muselé – à l’image d’Emegha, bien que buteur n’a gagné qu’une poignée de duels – relève d’une certaine incohérence. Balerdi a ses défauts, certes, mais il est loin d’être la caricature que certains tentent de dépeindre après chaque erreur. Et si, au lieu de guetter ses faux pas, on soulignait ce qu’il apporte réellement sur le terrain ? Le débat en sortirait grandi, et l’OM aussi.