OM : le style Igor Tudor décrypté
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/07/2022 à 01:00
Focus sur le plus que probable futur entraîneur de l'Olympique de Marseille.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Pablo Longoria n'a pas traîné, suite au départ-surprise de Jorge Sampaoli de l'OM. Pas tant surprise que ça, d'ailleurs, pour le président olympien qui avait assuré ses arrières. En effet, quelques heures après le départ de l'Argentin, la presse italienne et française était formelle sur un nom : celui de Igor Tudor (44 ans), qui entraînait le Hellas Vérone la saison dernière. L'ancien stoppeur croate de la Juventus de Turin devrait découvrir La Commanderie et ses futurs joueurs dès lundi, alors, autant tenter d'en savoir plus sur le futur probable patron des lieux.
"Il est connu pour demander à ses joueurs un très gros travail physique aux entraînements, et notamment durant la préparation"
Autant le dire tout de suite, le désir de Pablo Longoria de choisir un coach de caractère va être exaucé. C'est ce qui revient fréquemment dans les discussions avec ceux qui ont suivi Tudor dans sa carrière de coach, notamment en Italie. Et c'est le cas du journaliste Simone Rovera : "Il est réputé en Italie pour son très fort caractère et ses idées tactiques très arrêtées. Déjà, à la Juve, il était l'adjoint le plus important du staff de Pirlo. Il prône un football physique, rapide, très vertical, avec un gros pressing vers l'avant. Il est aussi connu pour demander à ses joueurs un très gros travail physique aux entraînements, et notamment durant la préparation". Intéressant, quand on sait que cette préparation ne fait que commencer, et que les Olympiens vont rapidement pouvoir faire le parallèle avec les méthodes de son prédécesseur argentin.
"Son équipe cherchait très rapidement la verticalité, avec un attaquant comme Giovanni Simeone. Il faudra voir ce qu'il fera avec Milik"
Pour ce qui est du jeu en lui-même et de ses principes, Igor Tudor colle aussi avec ce que souhaiteraient installer les dirigeants marseillais. "Son système, c'est le 3-4-2-1 avec une grande importance pour les joueurs de couloirs et les milieux organisateurs, poursuit le consultant Serie A de RMC. Au Hellas, les deux milieux derrière l'attaquant avaient des profils différents, avec Barak qui est un milieu offensif et Caprari qui est un deuxième attaquant. Son équipe cherchait très rapidement la verticalité, avec un attaquant comme Giovanni Simeone. Il faudra voir ce qu'il fera avec Milik qui est très différent. Globalement, il va falloir que Tudor s'adapte, car son effectif à l'OM aura des profils différents. Je pense notamment aux latéraux, même si un joueur comme Lirola peut se relancer dans ce système".
"Il est passé par Vérone et l'Udinese, où ce sont les présidents qui décident de tout. Ce ne sera donc pas un poids pour Longoria"
Au contraire de Sampaoli, Tudor va faire avec l'effectif que lui confieront Longoria et Ribalta. Un groupe déjà étoffé en qualité, et certainement un cran au-dessus de ce qu'il avait au Hellas. "Sampaoli voulait des joueurs de très haut niveau et forcément couteux, confirme le plus italien des agents français Yvan Le Mée. Tudor, lui, acceptera un niveau de joueurs plus abordable pour le club. Il est passé par Vérone et l'Udinese, où ce sont les présidents qui décident de tout. Ce ne sera donc pas un poids pour Longoria. C'est un choix intéressant, dans le sens où il a connu le très haut niveau en tant que joueur avec la Juve. Après, concernant sa carrière d'entraîneur, il est resté jusqu'à maintenant à un niveau intermédiaire. Mais c'est un choix cohérent de la part d'un OM qui fonctionne aujourd'hui sur un mode italien, et ça marche. Sur le plan du jeu, ce sera forcément différent, et à mon sens plus adapté à la haute compétition que ce que montrait Sampaoli". Attention tout de même, car Tudor n'a pas mangé que du pain blanc dans sa carrière de coach. Il y a même eu des ratés à ses débuts, comme lors de son passage en Grèce au PAOK en 2015-2016. "À l'époque, ça ne s'est pas très bien passé, pour ne pas dire plus, reconnait le journaliste Alain Anastasakis. On lui a reproché un jeu hyper défensif, notamment en Ligue Europa où il avait évolué à cinq derrière à domicile face à une équipe d'Azerbaïdjan. Il avait aussi tendance à se défausser sur ses joueurs en conférence de presse". De l'eau a coulé sous les ponts, depuis, et sa bonne saison à Vérone en témoigne. De toute façon, Tudor est le choix numéro un de Longoria, et jusque-là, ce dernier ne s'est pas beaucoup planté. Alors...