Depuis l'arrivée de Sampaoli, les supporters de l'OM se remettent à vibrer.
Deux petits matchs pour faire la différence, mais quels matchs ! Pas du grand football, évidemment. L'OM de Jorge Sampaoli n'est pas devenu une équipe de Champions League d'un simple coup de baguette magique du sorcier argentin. Mais, si le Vélodrome ne s'est pas remis à vibrer, faute de public dans les tribunes, nous l'avons fait pour lui dans nos canapés. Pas juste le goût de la victoire, non, elle est même anecdotique dans une fin de saison où il n'est plus question de parler de podium depuis longtemps. Mais le simple goût de la délivrance, des hurlements qui se répondent en échos de balcon en balcon, à travers les cloisons ou par SMS interposés. Le simple goût du foot qu'on aime et surtout de cet OM qu'on se reprend à adorer. Il faut dire qu'on ne pouvait plus le blairer depuis un moment, cet OM décevant sous Villas-Boas et malmené par une direction qui ne semblait pas l'aimer non plus. Deux éléments bloquants qu'il suffisait finalement d'oublier pour ramener l'amour à la maison, et c'est fait.
Les poings rageurs de Pablo Longoria dans les arrêts de jeu en disent long sur sa façon de vivre son nouveau rôle
Ce nouvel OM n'a plus du tout le même visage, au-delà encore une fois de ces deux victoires en deux matches après la crise. Il est différent physiquement et mentalement, dans le comportement. Celui de l'équipe, évidemment, qui sans montrer forcément grand-chose de plus en terme de jeu, nous offre de vraies réactions, de l'envie et de l'abnégation. Elle montre aussi une redistribution des cartes, avec l'éclosion spectaculaire de Luis Henrique et les sorties de tunnel de déceptions comme Balerdi ou Cuisance. Mais le vrai changement, le virage fondamental, a lieu en tribune présidentielle et sur le banc. Les poings rageurs de Pablo Longoria dans les arrêts de jeu en disent long sur sa façon de vivre son nouveau rôle. Le jeune président espagnol ne s'imaginait pas aussi haut aussi vite, nous non plus, et il mord dans la fonction comme nous le ferions à sa place. Comme un passionné en mission divine, conscient qu'il dirige le club de sa vie et pas une nouvelle ligne dans son CV de chef d'entreprise.
Sampaoli est lui aussi en mission, comme Longoria : refaire de l'OM la raison de vivre de ses supporters, une fabrique à émotions
La passion revient également sur le banc, ou plutôt la ligne de touche. Jorge Sampaoli l'arpente comme un possédé, harangue ses troupes dans une langue qu'il n'est pas utile de maîtriser pour la comprendre. Celle de la passion, du combat ultime, du dépassement de soi, pour soi-même et pour les copains. L'Argentin est lui aussi en mission, comme Longoria : refaire de l'OM la raison de vivre de ses supporters, une fabrique à émotions. On attendra encore le temps qu'il faudra pour parler progrès tactique ou technique, car ce n'est même pas le sujet. Ces deux victoires n'ont, encore une fois, rien soulevé de prégnant à ce niveau-là. On s'en fout, d'ailleurs. Voir l'Espagnol exulter dans son siège présidentiel nous suffit, voir l'Argentin transcender ses joueurs sur la pelouse aussi. Voir l'OM renverser la tendance à l'arrache nous ravit, et par-dessus tout, voir Marseille retrouver le sourire nous comble. Continuez comme ça, on est derrière vous !