OM : le nouveau visage de Villas-Boas

Depuis son arrivée à l'été 2019, André Villas-boas fait l'unanimité parmi les supporters de l'OM, et même plus, puisque le Portugais a réussi à séduire l'ensemble de ses joueurs, reçoit des louanges de la part de ses homologues en Ligue 1, et entretien enfin une excellente relation avec les journalistes. Le résultat d'une personnalité ouverte, pertinente, intelligente, et surtout sans langue de bois. Un véritable bol d'air frais dans une Ligue 1 et, plus globalement, dans un sport où les discours formatés sont devenus la norme. Le résultat aussi d'un sans-faute en terme sportif avec une saison dernière parfaitement maîtrisée en dépit d'un effectif limité et d'un recrutement minimaliste. Bref, tout le monde adore AVB, sauf que l'effet est en train de s'estomper. En effet, il n'a échappé à personne que le coach de l'OM a perdu le sourire ces derniers temps en conférence de presse. On le sent lassé de répondre souvent aux mêmes questions et prêt à se braquer dès que le sujet ne lui convient pas. Le phénomène dure depuis quelques semaines, mais s'est véritablement amplifié après la défaite de l'OM face à Manchester City mardi soir.

"Je pense que tous les choix que je fais maintenant sont tous mauvais. Malheureusement, Marseille n'a pas l'argent pour faire venir Guardiola ici"

Dominé à tous les niveaux, l'OM a livré face à City une véritable bouillie de football, que ce soit sur le plan tactique ou individuel. Il était donc naturel de lui demander pourquoi, d'autant qu'AVB n'a jamais fui les questions et le débat. Mais, on a bien senti que le Portugais était désormais sous tension : "Je pense que tous les choix que je fais maintenant sont tous mauvais. Malheureusement, Marseille n'a pas l'argent pour faire venir Guardiola ici. Si tu as Guardiola ici un jour, tu peux avoir Marseille qui aura précisément ça. Mais bon, malheureusement vous avez AVB avec ses tactiques". Une réponse qui signe la fin de la lune de miel entre AVB et les suiveurs de l'OM, au moins provisoirement. Mais, à travers cette sortie, on peut aussi percevoir une autre lecture qui n'est pas forcément adressée à la presse. En effet, le fait de remettre sur le tapis les moyens financiers de l'OM nous renvoie quelques mois en arrière, lorsqu'un Villas-Boas échaudé par le manque d'argent du club pour recruter laissait clairement planer la menace d'un départ.

"Il est obligé de défendre devant la presse des choses auxquelles il ne croit pas, par obligation vis-à-vis du club, mais aussi de ses joueurs"

Finalement resté au club, que ce soit par amour pour ses joueurs ou par absence de porte de sortie, AVB a certainement en travers de la gorge le dernier mercato. Un recrutement qu'il défend bec et ongles, puisqu'il s'agit principalement de joueurs qu'il a choisis, mais auquel il ne croit pas forcément. C'est l'avis de l'ancien coach olympien Gérard Gili : "Il sait qu'il a un effectif limité et qu'il n'a pas été renforcé lors du mercato. On a recruté à des postes qui n'en avaient pas besoin, alors que les manques n'ont pas été comblés. Lui le premier savait que l'OM avait besoin d'un avant-centre et il ne l'a pas. Il est donc obligé de défendre devant la presse des choses auxquelles il ne croit pas, par obligation vis-à-vis du club, mais aussi de ses joueurs. Il doit les défendre alors qu'il sait bien qu'ils ne sont pas au niveau". C'est donc un Villas-Boas contrarié et en porte-à-faux qui se présente plusieurs fois par semaine devant la presse. Un exercice auquel il est contraint, mais dont il se passerait bien en ce moment.