OM : le FK Qarabag, tout sauf un sparring-partner

Il n'a échappé à personne jeudi dernier que la victoire de l'OM face au FK Qarabag (3-1) n'avait rien d'une promenade de santé. Un score assez flatteur face à des Azerbaïdjanais bien plus consistants que le sparring-partner que beaucoup imaginaient. Il faut dire qu'en termes de notoriété, le FK Qarabag fait figure de lilliputien pour le grand public. Mais les observateurs assidus des coupes d'Europe n'ont pas manqué de cocher ce nom depuis plusieurs années dans la catégorie des outsiders qu'on n'attendait pas. D'où l'intérêt de se pencher quelques instants sur ce club qui vient de (très) loin. Au-delà de ses nombreuses participations à la C1 ou à ses tours préliminaires de ces dernières années, avec des victoires ou des nuls retentissants face à des noms comme Anderlecht, l'Inter, le Celtic, les Young Boys et même Saint-Étienne, son parcours cette saison pour arriver aux barrages de la C4 prouve que Qarabag est là pour passer des tours. Le club a fait le boulot sans trembler face à des clubs israéliens, chypriotes, écossais, et même le puissant FC Bâle pour sortir de sa poule. Suffisant pour s'intéresser à son histoire avec le spécialiste du football des pays de l'Est de l'excellent site Footballski.fr, Lazar Van Parijs :

D'où vient le FK Qarabag sur le plan historique et quel est son impact en Azerbaïdjan ?

Lazar Van Parijs : "C'est un club qui est né dans les années 50 à Agdam, une ville qui est passée par la suite sous contrôle arménien. Le club a dû s'exiler dans la capitale, à Bakou, où elle joue depuis. De par la nature de ce club en exil et de son statut de porte-drapeau du football azerbaïdjanais, c'est une équipe très populaire. Tout le pays est derrière elle lorsqu'elle joue des compétitions européennes. Dans ce cas, il n'y a plus de rivalités avec les autres clubs du championnat. Qarabag est le représentant de toute cette région, d'autant qu'il a eu des résultats très intéressants sur la scène européenne, avec notamment une participation à la phase de groupes de la Champions League en 2017".

Quel est le niveau de son effectif ?

LVP : "Globalement, on peut estimer que les joueurs locaux que l'on voit en championnat azéri ont un niveau Ligue 2. Mais ils recrutent aussi pas mal de joueurs étrangers, afin de hausser le niveau lorsqu'ils participent aux compétitions européennes".

Et quel est son statut, ainsi que l'adversité qu'elle affronte dans son championnat ?

LVP : "C'est évidemment un club dominant. Il y a quelques années, le principal rival était le FK Qabala. Mais aujourd'hui, la compétition se joue principalement avec le Neftchi Bakou, qui a remporté le championnat la saison dernière. Mais, encore une fois, il n'y a pas la rivalité que l'on peut retrouver en France entre l'OM et le PSG, par exemple. C'est une rivalité pour le championnat, alors que les supporters du Neftchi n'hésitent pas à soutenir Qarabag lorsque ce dernier dispute la coupe d'Europe".