OM : le dernier acte pour Larguet

Ce dimanche soir, à l'issue du 16e de finale de coupe de France de l'OM face à Canet-en-Roussillon, Nasser Larguet tirera sa révérence. Le coach de l'OM cédera son siège sur le banc des pros à Jorge Sampaoli après neuf matches à la tête de l'équipe. En attendant le résultat de ce soir face aux amateurs de National 2, le bilan du formateur olympien est assez équilibré. En effet, sur les huit matches qu'il a dirigés, on constate deux victoires (face à Nice en Ligue 1 3-2 et à Auxerre en coupe 2-0), deux défaites (à Lille 0-2 et face au PSG 0-2) et quatre matches nuls (Lyon 1-1, Nantes 1-1, Bordeaux 0-0 et Lens 2-2). Mais, au-delà des résultats, Nasser Larguet a marqué son passage par sa capacité à rétablir le calme dans un effectif perturbé par la crise infernale qui s'est emparée du club en quelques semaines, ce qui n'était pas un mince exploit.

Du sérieux et de la sérénité

Cet intérim très médiatisé en plein coeur de la cocotte-minute marseillaise n'est pas passé inaperçu, et l'ensemble des observateurs du club phocéen a été unanime pour souligner le sérieux et la sérénité du formateur franco-marocain. À tel point que l'un de ses anciens clubs - le Stade Malherbe de Caen - compte bien le rapatrier dès cet été pour prendre en main son centre de formation. Une info sortie par L'Équipe et validée par Ouest-France, même si Pablo Longoria et l'intéressé lui-même ont démenti, assurant que Larguet poursuivrait sa mission avec les jeunes Olympiens la saison prochaine. Difficile de dire qui a tort et qui a raison, sachant que l'intox fait partie de la communication du football, mais les points d'achoppement entre le formateur et son nouveau président sont déjà évoqués depuis plusieurs semaines. Quoi qu'il en soit, personne ne se plaindra si Larguet continue son travail de fond à Marseille, et s'il s'en va, cela s'expliquera par la nécessité pour Longoria de bâtir autour de lui une équipe de fidèles. Ainsi marche un club de haut niveau.

Larguet a récupéré un groupe totalement déboussolé par les dernières semaines du règne Villas-Boas

Mais, pour en revenir au travail de Nasser Larguet à la tête de l'équipe première, si l'on vient de détailler ses performances en chiffres et sa capacité à apaiser l'ensemble de l'édifice, on peut aussi terminer en parlant du jeu. Compte tenu du contexte, il était franchement illusoire d'attendre une véritable patte technique. Larguet a récupéré un groupe totalement déboussolé par les dernières semaines du règne Villas-Boas, où toute notion d'organisation avait disparu. Il a donc fait avec les moyens du bord, en oscillant avec des schémas simples, en solidifiant le milieu avec la paire Kamara-Gueye et en remettant Dimitri Payet au centre des débats offensifs. Pour être très honnêtes, on n'a pas vraiment vibré face aux dernières prestations olympiennes, mais Larguet a avancé sur au moins un point : celui de mettre en lumière des éléments totalement mis de côté ces derniers mois. On pense à la renaissance d'un Saïf Khaoui, et surtout aux lancements de jeunes tels que Luis Henrique ou Bamba Dieng, auxquels on ne croyait plus. On peut même y ajouter les minots Perrin et Rocchia, qui avaient disparu de la circulation. Rien que pour cela, l'intérim de Nasser Larguet est intéressant et quoi qu'il arrive dans les mois à venir, il mérite notre respect et notre reconnaissance.