OM : le club victime d'un durcissement général des sanctions ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/10/2021 à 12:00
Le lourd verdict de la commission de discipline suite à Angers-OM ne passe pas auprès des dirigeants olympiens.
Retrait d'un point avec sursis et fermeture des parcages visiteurs pour les supporters olympiens jusqu'à la fin de l'année. La commission de discipline a frappé fort sur l'OM suite aux incidents lors du match Angers-OM (0-0) il y a quinze jours (affrontements entre fans des deux clubs sur la pelouse). Tout comme elle a tapé aussi sur le LOSC avec les mêmes sanctions après Lens-Lille. Deux clubs lourdement frappés, alors que leurs équipes jouaient à l'extérieur, là où le club receveur doit normalement assurer le bon déroulement du match. Le scénario est d'autant plus étonnant que le SCO d'Angers, qui accueillait la rencontre, n'a écopé que de deux matches à huis clos, dont un ferme qu'il a déjà purgé.
"Donc, à Nice, les Niçois ne sont pas responsables, à Angers, les Angevins ne sont pas responsables. Dans tous les cas de figure, c'est Marseille le responsable ?"
Une décision jugée scandaleuse par les dirigeants de l'OM, comme nous l'expliquait jeudi le directeur de la communication Jacques Cardoze : "Je ne comprends pas pourquoi Angers n'a pas un point en moins avec sursis. Si c'est ça la grille de lecture, je ne comprends pas non plus qu'Angers s'en tire avec une amende de 20.000 euros. Si deux bombes agricoles entrent dans le stade, c'est leur responsabilité. Ils sont les organisateurs du match. Il n'y a donc plus de différence entre l’organisateur et le visiteur ? Donc, à Nice, les Niçois ne sont pas responsables, à Angers, les Angevins ne sont pas responsables. Dans tous les cas de figure, c'est Marseille le responsable ?" Un durcissement des barèmes et surtout un mélange des responsabilités qui interroge, même si pour certains, la montée de violences que l'on observe depuis le début de la saison en est à l'origine. C'est ce qu'explique au Phocéen l'avocat marseillais ancien candidat à la présidence de la FFF François Ponthieu : "Déjà, ça ne concerne pas que l'OM ou Lille. Il doit y avoir une prise de conscience au niveau national des supporters. Dans mes programmes, je demande depuis longtemps des sanctions plus sévères, y compris dans les parcages pour les fans à l'extérieur. C'est la seule solution pour stopper cette escalade que l'on constate encore plus aujourd'hui. On a des systèmes de vidéosurveillance très performants pour identifier les fauteurs de troubles et les sortir des stades. Les clubs sont sanctionnés, soit, mais il ne faut pas oublier que les premiers coupables sont ces gens qui viennent au stade pour commettre des violences. Une fois identifiés, on ne devrait plus les voir dans les stades".
"Il faut mettre à l'abri les gens qui viennent voir un match de foot face à ceux qui ne viennent que pour casser"
Un appel à l'individualisation des sanctions est souhaité par une grande partie des observateurs du foot français. Mais si cette option parait idéale, les clubs ne doivent pas non plus échapper à leur responsabilité de fournisseurs de spectacles. Y compris avec leurs supporters lorsque le club joue à l'extérieur ? Dans le cas de l'OM et de Lille, ce fut le cas cette semaine et il y a beaucoup à dire là-dessus. "Je ne suis pas choqué que les clubs soient sanctionnés, car ils ont aussi une responsabilité vis-à-vis du comportement de leurs supporters, développe François Ponthieu. Regardez ce qu'il s'est passé lors d'OM-Galatasaray. Ce qu'on a vu dans le parcage des supporters turcs est incroyable. Même chose lors de Lens-Lille. Je pense malheureusement qu'on va en arriver à interdire les déplacements de supporters, parce que ce qu'il se passe actuellement est insupportable. Il faut mettre à l'abri les gens qui viennent voir un match de foot face à ceux qui ne viennent que pour casser. Y compris ceux qui jettent des projectiles sur un joueur qui tire un corner. On ne doit plus voir ces gens dans les stades. Cela fait des années que ça dure et on commence à s'en apercevoir aujourd'hui". Pour le moment, l'OM n'a pas encore pris la décision de faire appel des sanctions.