OM : le bon timing pour prolonger Villas-Boas ?

Souvenez-vous du printemps dernier, alors que l'on vient d'apprendre le départ d'Andoni Zubizarreta. Dans la foulée, tout Marseille retient son souffle. Non pas à cause du départ du sympathique directeur sportif espagnol, mais plutôt du psychodrame qu'il déclenche. En effet, il ne fait guère de doute que son ami André Villas-Boas va suivre le mouvement, lui qui vient de qualifier le club en Champions League après sept ans de disette et qui l'a surtout réconcilié avec ses supporters. Le thriller durera plusieurs semaines avant d'aboutir à une happy end, AVB acceptant finalement de rester une saison de plus, sans toutefois répondre favorablement à la proposition de prolongation soumise par ses dirigeants. Sept mois plus tard, avec un OM éliminé sans gloire de la C1 mais plus que jamais en course pour y retourner, le même AVB opère un virage à 180 degrés en évoquant lui-même la possibilité de prolonger son contrat. Comme quoi...

Le Portugais envisage clairement cette nouvelle possibilité avec bien plus d'entrain qu'au printemps dernier

Ce changement de direction, André Villas-Boas l'a révélé mardi dernier en répondant à une question de RMC Sport : "Pablo Longoria était à Lisbonne, mes agents ont été convoqués par l'OM. Les discussions ont démarré. On attend la proposition du projet de l'OM pour décider. Mais la différence avec le début de saison est que le club s'est rapproché de mes agents pour la suite. On attend de voir ce qu'il va se passer (...) C'est une période difficile pour le club car il y a une chaîne (Téléfoot) qui a décidé de rigoler avec tout le monde. Mais c'est un moment dur pour le club et pour la suite". Rien d'officiel donc, mais il est clair que cette réponse indique que le Portugais envisage clairement cette nouvelle possibilité avec bien plus d'entrain qu'au printemps dernier, car rien ne l'obligeait à répondre avec une telle précision. On peut ajouter qu'il s'agit aussi de la preuve que l'OM souhaite continuer l'aventure avec lui.

Personne ici n'a oublié le coup de stylo malheureux de Jacques-Henri Eyraud lorsqu'il décide de prolonger Rudi Garcia en octobre 2018

Même si AVB possède désormais ses détracteurs, qui se comptaient sur les doigts d'une main en mai dernier, ce pas en avant constitue une bonne nouvelle. Déjà parce qu'il marque une certaine forme d'ambition chez les dirigeants, mais aussi car il confirme que le Portugais se sent bien à l'OM. Reste maintenant la question principale : celle du timing. Personne ici n'a oublié le coup de stylo malheureux de Jacques-Henri Eyraud lorsqu'il décide de prolonger Rudi Garcia en octobre 2018, et ce jusqu'en juin 2021. Une décision lourde de conséquences qui vaudra au président de signer un gros chèque six mois plus tard, ce qu'il traine encore aujourd'hui comme un boulet. Le cas de Villas-Boas est évidemment différent, radicalement même, pour la simple raison que son vestiaire joue encore pour lui, ce qui était loin d'être le cas de son prédécesseur. En revanche, personne ne possède de boule de cristal certifiant qu'il en sera de même dans quelques mois, ni que l'OM sera toujours en course pour le titre ou une place sur le podium. Mais ce dilemme existe dans tous les clubs lorsque le coach arrive en bout de contrat à la fin de la saison. La meilleure question à se poser serait en fait la suivante : l'OM dispose-t-il d'une solution de rechange crédible ? Là encore, on n'en sait rien. C'est donc une question d'envie réciproque. À vous de trancher.