OM : la sortie de Payet était-elle vraiment nécessaire ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 22/02/2022 à 01:00
À l'issue de la déception face à Clermont, le capitaine olympien n'a pas été tendre avec ses coéquipiers.
Alors que la course au podium se resserre et que les journées passent, il semble évident que les équipes les plus cohérentes et surtout les plus soudées feront la différence dans le sprint final. C'est d'ailleurs ce que fait l'OM depuis le début de la saison, avec un état d'esprit et un sens du combat qui font de l'équipe de Sampaoli la mieux placée après 25 journées avec sa deuxième place. Autant de bonnes raisons de ne pas rompre ce fragile équilibre par des déclarations publiques mal senties. Cette frontière, Dimitri Payet l'a pourtant un peu franchie dimanche, en pointant du doigt le manque d'implication de ses coéquipiers, ou de certains d'entre eux, à l'issue de la défaite de l'OM face à Clermont (0-2).
"Dim' a peut-être dit ça dans la frustration. Je ne pense pas que certains se prennent pour d'autres"
"Il nous a manqué de l'humilité, pestait le capitaine olympien. On n'a pas montré un visage cohérent, on n'a pas montré de valeur, on n'a rien montré ce soir. Je pense qu'il va falloir dégonfler un peu les têtes, se remettre à bosser et montrer le visage qui est le nôtre". Sur la première partie de sa tirade, pas grand-chose à dire, puisque Payet pointe ce que tout le monde a vu au stade ou devant sa télé. En revanche, la deuxième interroge, et interroge aussi certains de ses coéquipiers, même s'ils sont restés mesurés. "Chacun est libre de penser ce qu'il veut, a répondu Mattéo Guendouzi. Comme tout le monde, on rate des matchs, ça fait partie du football, de la Ligue 1. On est encore deuxième, on a des points d'avance sur des équipes qui sont censées jouer l'Europe cette saison." Même retenue chez Valentin Rongier, qui n'en pense pourtant pas moins. "Dim' a peut-être dit ça dans la frustration. Je ne pense pas que certains se prennent pour d'autres. Ce qui est sûr, c'est qu'on n’a pas mis ce qu'il fallait, si c'est un problème d'attitude, on va le régler dans le vestiaire".
Un joueur de cette expérience doit savoir combien l'équilibre d'un vestiaire est fragile
La dernière partie de la phrase de Rongier illustre certainement ce que pensent les autres coéquipiers, dans le sens où ce type de sortie doit d'abord se faire en famille. Pousser une gueulante fait bien partie du rôle d'un capitaine, mais prendre la mesure du contexte aussi. "Franchement, il aurait pu se passer de cette déclaration, déplore un ancien coach de Ligue 1. Déjà parce qu'il n'a pas fait mieux que ses collègues sur le terrain, mais surtout parce qu'il n'a pas à dire ça. S'il a un ressenti, il doit le dire une fois rentré au vestiaire, mais pas au micro. Pour moi, c'est déplacé, même si ça traduit une forme d'impuissance". Pour tout ce qu'il apporte à l'équipe depuis le début de la saison, Dimitri a évidemment toute légitimité pour taper sur les doigts lorsque c'est nécessaire. Mais un joueur de cette expérience doit savoir combien l'équilibre d'un vestiaire est fragile et que le moindre grain de sable pourrait enrayer une machine, surtout dans un moment aussi important de la saison. D'autant que sa sortie vient s'ajouter à celles d'Arek Milik, qui ne poussent pas franchement dans le sens du collectif. Encore une fois, l'OM est deuxième à la 25e journée, devant de belles équipes qui, encore plus que nous, peinent à enchaîner. De quoi redoubler de prudence, quitte à faire de la langue de bois...