OM : la première de Sampaoli décryptée
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 12/03/2021 à 01:00
L'Argentin s'est imposé pour sa première sur le banc de l'OM.
Petite statistique amusante suite à la victoire de l'OM face à Rennes : Jorge Sampaoli est le premier entraineur de l'OM à s'imposer pour son premier match sur le banc depuis Michel en août 2015. Enfin, quand on dit sur le banc, on devrait plutôt dire le long de la ligne de touche où l'Argentin a fait tellement d'allers-retours qu'il a dû creuser un sillon que les jardiniers du Vélodrome vont devoir combler d'ici la réception de Brest demain samedi. Mais au-delà de cette attitude de pile électrique qui ne surprendra personne, et même au-delà de cette victoire importante, il est intéressant de se pencher avec un peu de recul sur le contenu que nous a proposé Sampaoli lors de ce succès inaugural. Car, avec seulement 48 heures auprès de sa nouvelle équipe, il était difficile d'imaginer l'Argentin révolutionner le jeu de l'OM.
"Dans une équipe qui n'a pas de vrai leader de caractère, hormis Alvaro, c'est important d'avoir un guerrier sur la touche"
Au premier regard, le changement est surtout visible en terme d'état d'esprit. En effet, il serait malhonnête de dire que l'OM a dominé les Rennais. On peut même dire que ce fut le contraire durant une large partie de la rencontre, au moins en terme de jeu, et le mérite des Olympiens réside d'abord sur ce plan. L'effet Sampaoli est donc mental pour cette première, et c'est exactement ce qu'on attendait de lui. "On ne peut pas demander à un coach de se transformer en magicien en 48 heures, confirme au Phocéen le technicien marseillais Bernard Rodriguez. Mais on voit bien que le mec vit le match à fond. Dans une équipe qui n'a pas de vrai leader de caractère, hormis Alvaro, c'est important d'avoir un guerrier sur la touche. Il était tout le temps derrière leur c... et ça les a motivés, ça leur a aussi permis de rester concentrés. Comparé à Nasser Larguet qui était surtout là pour calmer tout le monde quand il le fallait, Sampaoli est un acteur du match à 100 %, et c'est une vraie qualité".
"Ce qui fait basculer le match, c'est lorsqu'il est passé à quatre au milieu avec l'entrée de Luis Henrique. L'équipe a trouvé le bon équilibre sur le plan tactique"
Un Sampaoli qui a donc débuté la rencontre dans un 5-3-2 que l'on attendait et qui s'est révélé plutôt rassurant défensivement. En revanche, il n'a échappé à personne que l'OM a longtemps souffert dans la récupération et l'utilisation du ballon au milieu face à des Rennais plus denses dans ce secteur. "Cela tient pour moi à la position de Thauvin dans ce milieu à trois, où il manque de volume, explique Rodriguez. C'est pour ça qu'il a eu du mal à faire des différences offensivement. La difficulté de ce 5-3-2, c'est de gérer la largeur au milieu avec les montées des latéraux adverses. S'ils réussissent à faire basculer le jeu, les trois du milieu peuvent rapidement exploser". En fait, l'OM a souffert sans plier et sans concéder de réelles occasions, hormis évidemment la barre de Martin Terrier (75e). Mais à l'heure de jeu, les changements de Sampaoli ont changé la donne. "Ce qui fait basculer le match, c'est lorsqu'il est passé à quatre au milieu avec l'entrée de Luis Henrique, confirme Rodriguez. Dans ce 5-4-1, l'équipe a trouvé le bon équilibre sur le plan tactique. Dans le futur, je pense qu'avec les joueurs dont il dispose, il pourrait jouer avec le seul Milik en pointe avec un duo Thauvin-Payet juste derrière, dans une position assez libre. Avec les latéraux plus haut et les milieux défensifs, cela donnerait un 3-4-2-1 très intéressant, comme fait Tuchel à Chelsea en ce moment. La gestion de la largeur serait facilitée et les créateurs auraient plus de liberté. Je ne serais pas étonné de voir Sampaoli avancer dans un système comme celui-là". Réponse dès demain, avec la réception de Brest.