Avec les arrivées récentes de Javier Ribalta et Marco Otero, l'OM de Pablo Longoria renforce encore un peu sa structure espagnole.
On ne va pas remonter jusqu'à Michel et on se doute pourquoi. Mais, depuis le passage d'Andoni Zubizarreta et de son adjoint Albert Valentin à la tête du sportif de l'OM, la vague espagnole ne cesse de déferler sur le club olympien. Elle a même atteint un pic l'an dernier avec la nomination de Pablo Longoria, passé brutalement du grade déjà primordial de directeur sportif à celui de président. Un événement dans un football français à qui l'on a souvent reproché de se replier sur lui-même. À l'époque, l'OM connaissait l'une des crises dont il a le secret, et cette nomination pouvait paraître précipitée, pour ne pas dire transitoire, même si elle fut très bien accueillie par les supporters. Mais, plus d'un an après, la décision de Frank McCourt s'est révélée payante, tant dans la forme que sur le fond.
Longoria est en train de repeindre l'OM aux couleurs de l'Espagne, avec des arrivées récentes à des postes significatifs
Bien sûr, l'OM n'est pas encore débarrassé de ses déficits structurels sur le plan financier, loin de là, et traîne toujours des contrats pénalisants. Mais, en attendant une éclaircie sur ce plan, le reste roule, et plutôt très bien. Sportivement, la saison écoulée et le classement final en témoignent, mais c'est aussi et surtout sur le plan de l'image que le travail du jeune patron espagnol est une réussite. Image renvoyée aux supporters, bien sûr, mais aussi au foot français en général qui observe tout cela sans animosité, et même avec un certain intérêt. Un intérêt d'autant plus grandissant que Pablo Longoria est en train de repeindre l'OM aux couleurs de l'Espagne, avec des arrivées récentes à des postes significatifs. Deux d'un coup, ou presque, avec la nomination de Javier Ribalta au poste de directeur sportif, puis celle de Marco Otero à la tête du secteur si important de la formation.
"La méthodologie de travail peut être payante par rapport aux joueurs que l'on trouve aujourd'hui en France"
Si ces arrivées - sans compter celles au sein la cellule recrutement ou dans l'organisation générale - témoignent d'une certaine logique (tous sont proches de Longoria depuis de longues années), elles vont incontestablement dans le sens d'une hispanisation du club à tous les étages. Que l'accent soit espagnol au siège, ou argentin sur le terrain avec Sampaoli et son staff, la tendance est claire : l'OM n'a plus grand-chose d'un club français dans sa composition. "Cela m'intéresse dans le sens où la méthodologie de travail peut être payante par rapport aux joueurs que l'on trouve aujourd'hui en France, explique au Phocéen un agent espagnol, et notamment les jeunes. Il y a aussi une façon de voir le foot qui est propre aux Espagnols, en tout cas ces quinze dernières années, que peuvent apporter Pablo et les collaborateurs qu'il a recrutés. Il met en place quelque chose qu'il a déjà vécu ailleurs, et ça peut donner des résultats. Je pense aussi que cela vient combler des manques sur des secteurs où le club ne trouvait peut-être plus de solutions. Ça passe par Sampaoli pour l'équipe une, Otero à la formation, et bien sûr l'arrivée de Javier (Ribalta) pour soulager Pablo à la direction sportive. Ils se connaissent depuis le Juve et partagent la même particularité : ce sont de gros bosseurs qui ne vivent que pour le foot. Après, ce n'est pas parce qu'ils sont espagnols ou hispaniques qu'ils font automatiquement des miracles. Le Real de ces dernières années ne gagne pas avec des coachs espagnols".
"Pablo a certainement vu des défaillances, et il est allé chercher des personne de confiance pour y remédier selon sa propre vision"
Les secteurs défaillants évoqués plus haut concernent évidemment le scouting et la connaissance du marché, là où Longoria et Ribalta excellent, mais aussi la formation, où l'arrivée de Marco Otero n'a rien d'un hasard. En effet, le constat reste le même depuis des décennies, avec un centre sans cesse annoncé en pleine révolution et qui ne produit pas grand-chose, tout en coûtant très cher. Avec l'arrivée de Marco Otero aux manettes et un Pablo Longoria qui a décidé de changer de braquet, des changements en profondeur sont en cours. "Il sera intéressant de voir comment va travailler Otero, poursuit notre interlocuteur. Les jeunes que l'on trouve dans les centres de formation en Espagne et en France ont des profils physiques et footballistiques très différents, et faire travailler ces jeunes avec des méthodes espagnoles basées sur la technique et un jeu collectif moins direct peut être très intéressant. La finalité restant évidemment de former des talents qui fournissent à terme l'équipe une et des plus-values. Pablo a certainement vu des défaillances à ce niveau, et il est allé chercher des personne de confiance pour y remédier selon sa propre vision". Une vision du foot que Longoria met en place au pas de charge dans chaque secteur du club depuis sa nomination. En ce sens, cet OM "espagnol" est un laboratoire, et quitte à essayer, autant le faire à fond...