OM : Geoffrey Kondogbia, une rédemption bien méritée

Il y a quelques mois, Geoffrey Kondogbia était sous le feu des critiques. Arrivé à l'OM à l'été 2023, l’international centrafricain semblait en difficulté la saison passée, très vite pénalisé par une blessure qu'il a traînée comme un boulet tout au long de l’année. Annoncé partant cet été, l'ancien Colchonero a su, contre toute attente, inverser la tendance. Sa récente montée en puissance, notamment dans une défense à trois, montre un joueur capable de s’adapter et de répondre aux attentes. Enfin !

Un rôle clé dans une défense remaniée

Roberto De Zerbi, connu pour ses choix tactiques affirmés, a repositionné le milieu de terrain de formation en défense centrale gauche dans une ligne à trois. Ce choix, d’abord critiqué, porte aujourd’hui ses fruits. Face à Saint-Étienne, il a été solide, contribuant à la maîtrise défensive de l’équipe. La semaine précédente, contre Monaco, il s’était déjà distingué en muselant Magnes Akliouche, l’un des jeunes joueurs les plus prometteurs du championnat. Sa capacité à bien se positionner et à anticiper les actions adverses a permis de sécuriser son couloir tout en aidant Ulisses Garcia dans les prises à deux.

Contre Lille, malgré une opposition plus relevée, Kondogbia a confirmé sa régularité. Il a bien contenu Edon Zeghrova et s’est montré appliqué dans la relance, un aspect essentiel du jeu prôné par De Zerbi. Sans briller excessivement, il a apporté la stabilité dont l’OM avait besoin sur le plan défensif.

Une abnégation saluée

Si l'ancien joueur de Valence est performant aujourd’hui, c’est aussi grâce à sa persévérance. Cet été, alors que l’OM semblait envisager un départ, le joueur a fait le choix de rester et de s’imposer. Ce n’était pas une décision évidente, au vu des critiques qu’il recevait et des blessures qui ont souvent ralenti sa progression. Mais il a su faire preuve de caractère, acceptant de travailler pour se rendre indispensable dans ce nouvel équilibre tactique.

Ce retour en forme est aussi une preuve de sa force mentale. Le joueur de 31ans n’a pas cédé face à l’adversité. Il a répondu sur le terrain, non par des déclarations, mais par des performances solides et constantes. Aujourd’hui, il fait partie de ces joueurs, avec Valentin Rongier, Leonardo Balerdi ou Pierre-Emile Højbjerg, qui incarnent un certain leadership au sein du groupe. Son exigence à l’entraînement est appréciée, et son influence sur ses coéquipiers est de plus en plus reconnue.

La confiance de De Zerbi, un élément clé

Il faut aussi reconnaître que Roberto De Zerbi a joué un rôle majeur dans cette évolution. Le technicien italien n’a jamais cessé de croire en lui, même lorsque les critiques s’intensifiaient. Il a maintenu sa confiance dans ce repositionnement défensif, insistant sur l’importance de la relance propre et du calme sous pression, deux qualités que le Centrafricain apporte à l’équipe.

À tel point qu'aujourd'hui, on ne comprend pas qu'il puisse l'enlever de la défense, ce qui n'a pas manqué de faire sourire l'entraîneur phocéen en conférence de presse samedi, au moment de justifier ses changements. : "Je n'aime pas changer ma défense c'est vrai (en cours de match). J'ai trouvé Rongier un peu fatigué et je voulais un joueur qui avait les caractéristiques de Kondogbia. Sur le banc, j'avais Harit, Koné et Nadir, qui n'ont pas ses caractéristiques. Il y avait Brassier ou Cornélius. Après, ça me fait sourire parce que, quand je le mets en défense, vous me dites qu'il ne devrait pas jouer en tant que défenseur central, et là, je le mets au milieu du terrain et on me dit qu'au final, il était très bon en tant que défenseur ! Après, je pense que c'était une bonne question, je me la suis posée moi aussi sur le banc."

Un joueur encore à confirmer

Cependant, il convient de rester mesuré sur les bonnes performances de "Kondo". S'il enchaîne les bonnes prestations, nous n’en sommes qu’à la 15e journée, et l’OM cherche encore la régularité, tant sur le plan défensif que dans le jeu global. Mais il est indéniable que Geoffrey Kondogbia, dans ce rôle de défenseur central gauche, répond enfin aux attentes placées en lui. Ses performances apportent une stabilité bienvenue à une équipe en reconstruction.

Le natif de Nemours n’a pas encore totalement dissipé tous les doutes, mais il commence à justifier sa présence au sein de l’effectif. Sa capacité à s’adapter à un rôle exigeant est un bon signe pour l’avenir, d’autant plus qu’il semble s’épanouir dans ce système mis en place par De Zerbi et sans faire trop de bruit, s’installe progressivement comme un rouage important de l’effectif olympien.