Après deux mois sur le banc de touche, le portier marseillais a été titularisé à la surprise générale face à Metz dimanche. Un retour qu'on n'attendait pas.
En matière de surprises, l'histoire entre Jorge Sampaoli et Steve Mandanda se pose là. En effet, il y a deux mois, le coach argentin avait provoqué un petit séisme en envoyant Il Fenomeno sur le banc un soir de victoire à Monaco. Un coup que personne n'attendait, à commencer par l'intéressé lui-même, seulement prévenu lors de la causerie d'avant-match. Depuis, Pau Lopez a enchaîné treize matches, commençant mollement avant de convaincre tout le monde. Et la deuxième surprise est là, car c'est au moment où l'Espagnol semblait avoir signé un CDI dans la cage olympienne qu'il effectue son retour sur le banc lors du match nul de l'OM face à Metz (0-0) dimanche. L'histoire en résumé d'un OM "Sampaolien" où rien n'est figé, y compris nos plus profondes convictions.
S'il n'est pas à proprement parler le sauveur de l'équipe, le champion du monde a largement fait le taf contre Metz
Soyons honnêtes : avec tout le respect que nous inspire Steve Mandanda, nous pensions l'histoire écrite, et même si elle l'est peut-être dans l'esprit des dirigeants, ce petit événement face à Metz la prolonge encore et toujours, à l'image de la carrière de Steve à l'OM. Sur un plan purement sportif, le switch n'a pas eu d'incidence. S'il n'est pas à proprement parler le sauveur de l'équipe, le champion du monde a largement fait le taf. Car si les Messins n'ont pas beaucoup touché le ballon, ils ont tiré au but, et pas qu'un peu. Douze fois (contre quinze pour l'OM), dont quatre tirs cadrés (3 pour l'OM). Quatre frappes pour autant d'arrêts du capitaine marseillais qui, de plus, s'était mis d'accord avec ses poteaux au cas où. Avouons-le, Mandanda semblait battu sur ces deux actions. Mais au final, cela fait zéro but encaissé.
"Il n'y a pas une raison spécifique au retour de Mandanda, si ce n'est que les deux gardiens sont en condition de débuter chaque match"
"On considère qu'il faut qu'il y ait une concurrence saine entre tous les joueurs, expliquait Jorge Desio après le match. Dans l'effectif tout le monde peut jouer, il n'y a pas d'exception pour les gardiens. Il n'y a pas une raison spécifique au retour de Mandanda, si ce n'est que les deux gardiens sont en condition de débuter chaque match." L'argument se tient, et Steve l'a prouvé hier, mais on ne balaye pas une mise à l'écart de treize matches en deux phrases, évidemment. Si cette nouvelle concurrence entre n°1 bis existe - on peut le voir à Paris avec Navas et Donnarumma - elle est généralement fondée sur des séquences de deux ou trois matchs, ou sur un partage des compétitions. Là, le fait de voir disparaitre le "titulaire" durant plus de deux mois sans raisons sportives évidentes ressemblait quand même à un vrai signal, et pas forcément positif.
Tout ressemblait à un générique de fin, et puis...
Voir Pau Lopez s'imposer jour après jour, alors que Steve ne prenait même plus la peine de s'échauffer, ressemblait quand même plus à un générique de fin qu'à un simple paragraphe au coeur de la saison. Une impression que vient donc bouleverser ce retour face à Metz, même s'il en faudra un peu plus que ça pour nous convaincre que l'histoire est totalement relancée. Lundi, L'Equipe expliquait que Mandanda n'est pas dupe et savait la concurrence "pipée d'entrée", qu'il fera le point sur tout ça dans quelques mois. Quel réel crédit donner à ces informations ? Avec un contrat jusqu'en juin 2024, il a même deux ans et demi pour le faire, mais les matchs qui viennent nous en diront plus sur la véritable tendance dans la tête des dirigeants...