OM : et Longoria dans tout ça ?

À peine plus d'un an après sa nomination à la tête de l'OM, Pablo Longoria a eu droit à son bizutage. Celui par lequel tout président olympien doit passer, tôt ou tard. Un bizutage pas bien méchant, plutôt par procuration d'ailleurs, puisque l'Espagnol n'était pas personnellement visé lors de sa réunion avec les groupes de supporters mardi soir. Mais il a vu l'entraîneur qu'il a choisi lors de sa nomination se faire sévèrement bouger, ce qui revient à dire que son choix de l'époque est aujourd'hui contesté. Des supporters qui lui ont aussi intimé l'ordre de "poser ses c..." face aux choix de son coach. En gros, rien d'extraordinaire pour ceux qui connaissent l'histoire des relations dirigeants/supporters à l'OM. En revanche, pour un passionné de scouting qui n'a jamais eu pour ambition de présider un club et compte bien revenir à ses premières amours aussitôt sa mission terminée, le choc culturel a de quoi surprendre.

Jusque-là, ses choix n'ont souffert d'aucune contestation

En fin connaisseur du fragile équilibre d'un club et d'une équipe, Pablo Longoria a écouté, certainement entendu, mais a fait son job aussitôt la réunion terminée. Sa communication est très claire : "Hors de question de remettre en cause Jorge Sampaoli. Pablo Longoria tient un seul langage et veut de la stabilité. Nous sommes dans les temps pour atteindre notre objectif. Il faut que chacun garde la mesure des choses." Une manière polie, mais ferme, de signifier qui a la main. Logique, dans le sens où c'est avant tout ce qu'on lui demande. Aussi parce que, jusque-là, ses choix n'ont souffert d'aucune contestation. Que ce soit celui d'aller chercher Sampaoli à l'époque, ou ceux qu'il a faits lors des derniers mercatos. Si Longoria doit un jour remettre en cause son coach, ce sera lorsque ce sera selon lui justifié et surtout, dans le timing qu'il aura décidé.

Si la situation sportive continue de se dégrader à cette vitesse, Longoria appuiera sur le bouton, car c'est aussi son boulot

Ceci dit, le ton de cette réunion rappelle aussi que les supporters sont de retour et Longoria le sait. Eux que Jacques-Henri Eyraud a longtemps tenté de réduire à de simples spectateurs, ou "fans", ont fait sauter ce dernier et sa garde rapprochée en quelques minutes lors de la désormais célèbre "révolution des cyprès" à La Commanderie. C'est d'ailleurs cette démonstration de force qui a propulsé indirectement l'Espagnol au pouvoir. C'est pour cela qu'il ne faut pas trop être naïf et ne pas prendre ce communiqué de soutien au pied de la lettre. Si la situation sportive continue de se dégrader à cette vitesse, Longoria appuiera sur le bouton, car c'est aussi son boulot. Tout comme il est aussi de son devoir de cultiver sa popularité, car la stabilité du club en dépend. Il doit donc trouver le savant dosage entre la confiance qu'il accorde à un coach qui, pour l'instant, est dans les clous des objectifs et le côté irrationnel d'un club qui ne sera jamais le "Bayern du Sud" dont rêvait l'un de ses lointains prédécesseurs. Le tout sans oublier l'importance vitale d'une qualification en Champions League à la fin de la saison. Pas simple !