Ismaël Koné connaît un début de saison discret à l’OM, freiné par des blessures et une adaptation à la Ligue 1. Malgré une concurrence accrue, son potentiel reste intact selon Roberto De Zerbi.
L’arrivée d’Ismaël Koné à l’Olympique de Marseille avait suscité beaucoup d’espoirs. Ce jeune milieu de terrain canadien, auteur d’un but remarqué en préparation, semblait destiné à jouer un rôle important dans le projet de Roberto De Zerbi. Pourtant, à ce jour, il n’a accumulé que 316 minutes de jeu, soit le 19e total de l’effectif, derrière des joueurs dont le club voulait se séparer cet été comme Pol Lirola et Ulisses Garcia ou même des recrues tardives comme Jonathan Rowe. Pire encore, ses performances et ses blessures récurrentes ont contribué à une lente descente dans la hiérarchie.
Un démarrage freiné par les circonstances
L’histoire récente de l'international canadien est marquée par une série de contretemps. Son été a été tronqué par une entorse à la cheville, survenue juste après son but en match amical, et par une arrivée tardive avec le groupe pro, conséquence de sa participation à la Copa America avec le Canada. Ces éléments ont ralenti son intégration et l’ont privé d’une véritable préparation avec ses coéquipiers. Lorsqu’il est enfin apparu sur le terrain, son impact n’a pas été à la hauteur des attentes.
Sa première titularisation à Lyon, dans un contexte difficile marqué par une infériorité numérique, a mis en lumière ses difficultés à exister dans un milieu de terrain compact. Un deuxième test à Strasbourg s’est avéré encore moins concluant, avec une prestation terne lors de la première défaite de l’OM cette saison. Enfin, à Nantes, il n’a pas su se montrer convaincant, apparaissant parfois déconnecté du rythme et des exigences du match. Entre-temps, une nouvelle blessure à l’autre cheville a encore réduit son temps de jeu, accentuant le sentiment d’un joueur en retard sur tous les plans.
Une perception biaisée par son style
L'ancien milieu de Watford possède un style naturel de jeu qui peut parfois être interprété comme de la nonchalance. Cette impression est accentuée lorsque ses performances ne suivent pas, donnant l’image d’un joueur manquant d’implication. Pourtant, les observateurs attentifs, comme son entraîneur et ses coéquipiers, continuent de croire en son potentiel.
Lors d’une récente conférence de presse, Roberto De Zerbi a tenu à rappeler les qualités intrinsèques de Koné :
"C’est un joueur avec un potentiel vraiment très élevé, probablement l’un des meilleurs, potentiellement, non seulement de Marseille, mais aussi de la Ligue 1. Cependant, il est arrivé récemment et a connu beaucoup de problèmes physiques, c’est vrai. Il doit également apprendre à mieux comprendre ce championnat, car il vient d’un tout autre contexte. Il peut évidemment faire mieux. (…) Lui aussi doit avoir un déclic mental. Sans cela, le potentiel seul ne suffit pas."
Ces mots rappellent que si le talent est indéniable, il reste un travail psychologique et tactique à accomplir pour que Isma devienne un acteur incontournable de l’OM.
Une hiérarchie désormais claire
Avec Valentin Rongier désormais titulaire indiscutable dans le dispositif de De Zerbi, Amine Harit qui va revenir de blessure et Bilal Nadir qui lui est passé devant lors des deux derniers matchs, la situation du natif d'Abidjan se complique. Il n’a jamais été un titulaire indiscutable, mais on aurait pu s’attendre à le voir obtenir davantage de temps de jeu, surtout dans un effectif où la jeunesse est encouragée à s’exprimer. Pourtant, son irrégularité et ses blessures semblent avoir fait douter le staff technique.
Adrien Rabiot, son coéquipier en club, a lui aussi exprimé son soutien :
"Isma est un joueur avec beaucoup de potentiel, qui a encore besoin de travailler, évidemment, car il est jeune. […] Cela dit, je pense que nous n’avons même pas encore vu 50 % de ce dont il est capable. Il a connu quelques soucis physiques, ce qui rend plus difficile de retrouver le rythme, mais je suis convaincu qu’il peut réussir à Marseille."
Quelle suite pour Koné ?
La question est désormais de savoir si Ismaël Koné sera capable de renverser la tendance. À 22 ans, le temps est encore de son côté, mais il devra impérativement saisir les opportunités qui se présenteront. Cela passera par un investissement total à l’entraînement, une meilleure adaptation au rythme de la Ligue 1 et un travail sur son approche mentale du jeu.
En attendant, le joueur qui avait séduit en Angleterre lors de ses débuts doit retrouver cette fraîcheur et cette spontanéité qui avaient fait de lui une recrue prometteuse. Pour l’instant, son histoire à l’OM reste celle d’un potentiel inexploité, mais les espoirs ne sont pas éteints. À lui de prouver qu’il peut faire bien plus que ces 316 minutes anecdotiques.