OM : est-on dans les temps de passage pour le podium ?

Avec seulement deux petites victoires sur les onze derniers matches (7 nuls, 2 défaites), l'Olympique de Marseille de Jorge Sampaoli tire la langue après avoir régalé les supporters, et même le reste des observateurs de la Ligue 1. Un coup de mou qui s'explique évidemment par un calendrier infernal, entre affiches de championnat et gros matches de Ligue Europa. Mais ces arguments ne suffisent pas, et on l'a vu lors du dernier match nul face à Metz (0-0) dimanche, où les premiers sifflets de frustration sont tombés des tribunes de l'Orange-Vélodrome. Pas de quoi sombrer dans la sinistrose, évidemment, mais il est quand même intéressant de se pencher sur le calendrier à venir et les adversaires pour faire un point sur la course au podium, après avoir dépassé le premier tiers du championnat.

"Depuis le nul au Lokomotiv Moscou, le mot qui ressort après chaque match est "frustration". En termes d'efficacité et, dernièrement, de jeu"

Déjà, un coup d'oeil au classement nous impose de ne pas avoir la mémoire courte et de nous souvenir que l'OM a attaqué pied au plancher. La preuve, puisqu'en dépit de cette poussive série, l'OM partage la troisième place avec Nice (23 points) et n'est qu'à un point du deuxième, le RC Lens. Pas mal pour un club qui tire la langue. "Connaissant le calendrier, avec un Milik longtemps blessé et un Bamba Dieng en pointe, on aurait sûrement signé pour être à cette place aujourd'hui", rappelle notre consultant Maxence Volpe dans le dernier Talk Show. "Evidemment, le contenu des derniers matchs n'est pas bon et explique ce mécontentement, mais il faut se souvenir qu'on a vu du très bon football avant ça. Le problème, c'est à domicile que ça pêche avec 12 points sur 21 possibles". Vrai, avec des points perdus en route qui auraient pu faire de l'OM un poursuivant du PSG. Mais la véritable origine du mécontentement tient plutôt de la baisse de rendement d'un secteur offensif qui, pourtant, brillait en début de saison. "C'est un problème de dynamique, confirme Idriss Kasmi. Depuis le nul au Lokomotiv Moscou, le mot qui ressort après chaque match est "frustration". En termes d'efficacité et, dernièrement, de jeu. Même après Lorient (4-1), on se dit que si Lopez ne sort pas un gros match, on peut perdre".

L'OM n'est pas le seul à faire du surplace. Les matches européens du jeudi plombent tout le monde... sauf Rennes

Passé cette frustration, il est intéressant d'aller voir ce qu'il se passe chez nos voisins de classement et surtout nos rivaux. Si le RC Lens est resté sur sa belle dynamique de la saison dernière, pour le reste, personne ne se balade et les Européens paient eux aussi les efforts du jeudi. "Quand je vois une équipe comme Nice qui perd à domicile face à Montpellier, et qui n'a pas spécialement brillé avant, c'est compliqué pour tout le monde, explique Romain Canuti. Surtout pour les clubs européens, en dehors de Rennes qui joue une poule facile en Conférence League. Pour nous, le problème numéro un, c'est cette poule très compliquée qui nous oblige à mettre le meilleur onze à tous les matches". Et même ceux qui peuvent se permettre de faire tourner ne parviennent pas à décoller, on pense évidemment à Lyon et Monaco, surprenants septième et onzième du classement.

Le match à Lyon va compter, mais aussi et surtout ces rencontres face aux "petits" que sont Troyes, Nantes, Brest, Strasbourg et Reims avant Noël

Comme d'habitude, beaucoup vont laisser des plumes avant Noël, dans une période où les matchs se multiplient au détriment d'organismes qui fatiguent. On en a une belle illustration pour l'OM qui ira à Lyon, à Galatasaray, recevra Troyes au Vel', ira à Nantes, recevra Brest et le Lokomotiv Moscou, ira à Strasbourg et recevra Reims avant de faire le sapin. Un programme corsé qui déterminera la suite du parcours en Europe, mais nous donnera surtout de grosses indications sur la capacité de l'OM à se placer pour la course au podium. Inutile de dire que le match à Lyon va compter face à un gros concurrent, mais aussi et surtout ces rencontres face aux "petits" que sont Troyes, Nantes, Brest, Strasbourg et Reims. Si les joueurs de Sampaoli parviennent enfin à gérer ces matchs, un grand pas sera fait pour aborder la dernière ligne droite dans les meilleures conditions...