OM : "En cette fin de préparation, Sampaoli peut nous réserver des surprises"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 22/07/2021 à 01:00
L'OM attaque son dernier bloc de préparation physique et technique avant la reprise de la compétition. Focus sur ce moment très important de l'avant-saison avec un spécialiste.
Après avoir affronté Braga en match amical mercredi soir (1-1), l'OM de Jorge Sampaoli va maintenant entrer dans le vif du sujet avec les deux dernières semaines de préparation. Une période-clé qui verra les Olympiens jouer trois derniers matches amicaux face à Benfica, Saint-Etienne et Villarreal, et qui devrait surtout définir les états de forme de chacun avant la reprise de la Ligue 1. Alors, quel sera le travail des joueurs de Sampaoli et dans quel état affronteront-ils le retour à la compétition ? Le Phocéen a posé la question à un spécialiste de la préparation physique et technique, l'ancien entraîneur-adjoint de Toulouse, la Real Sociedad et Rennes Michel Troin. Interview :
Trois semaines après la reprise de l'entraînement, quel est le niveau physique de l'effectif ?
Michel Troin : "On ne peut pas globaliser, car il y a trois niveaux de préparation au sein de l'effectif. D'abord les joueurs qui sont là depuis la reprise, avec une montée en charge programmée pour arriver aujourd'hui à un travail de puissance et de répétition des matches amicaux. Ensuite, ceux qui ont pris le train en route et qui vont travailler en décalé, comme les participants aux compétitions internationales ou les transférés qui n'avaient pas repris avec leur club. Enfin, il y a les joueurs qui vont arriver au dernier moment, peut-être même la dernière semaine, et qui devront carrément faire une préparation à part. En fait, on ne parle plus vraiment de préparation aujourd'hui, mais de travail individualisé".
Concernant ceux qui ont attaqué dès le départ, où en sont-ils ?
MT : "Ils sont maintenant dans un travail de vitesse et d'affinage technique. En fait, dans un club comme l'OM, l'objectif n'est pas d'être au top dès la reprise du championnat, mais surtout lorsque les échéances européennes vont arriver. Partir fort, c'est bon pour les promus et ceux dont l'objectif est le maintien. Concernant Marseille, Paris, Lyon ou Monaco, il y a un objectif global sur l'ensemble de la saison et on sait que tout va se jouer lors du sprint final. Il ne faut donc pas se griller maintenant, d'autant qu'on sait que Sampaoli prône un jeu exigeant".
Du coup, à quoi ressemble le travail quotidien à deux semaines de la reprise ?
MT : "Ce n'est plus le travail que l'on faisait il y a dix ou vingt ans avec d'abord un gros bloc physique, puis le travail technique et tactique avec ballon. Aujourd'hui, les joueurs de haut niveau jouent quasiment tout le temps, sans réelles coupures, et ils sont obligés de se gérer avec des préparateurs physiques individuels, y compris lors des trêves. Le travail consiste pour eux à être apte à la haute intensité de la compétition, et c'est ce qu'ils font actuellement. À l'entraînement, mais aussi avec les matches amicaux peu espacés qui font partie de cette montée en puissance".
Avec toujours cette idée de ne pas partir trop fort ?
MT : "Voilà, les grosses équipes ne sont pas au top physiquement dès le début du championnat, et elles n'ont pas besoin de l'être car elles compensent techniquement et tactiquement. Quand tu es plus fort, tu n'as pas à être à 100% de tes capacités athlétiques tout de suite. Il va falloir atteindre le meilleur rendement lorsque les semaines à trois matches vont arriver, comme ce sera le cas pour l'OM avec l'Europa League".
Peut-il y avoir une différence entre une préparation avec Sampaoli et un autre entraîneur français ou européen ?
MT : "Bien sûr, même si on utilise le ballon de plus en plus tôt aujourd'hui. Sampaoli veut une équipe joueuse, offensive, mais tout ça demande de gros efforts. Je pense donc que ses entraînements sont beaucoup plus intensifs que l'école portugaise, par exemple. Mais, d'une manière générale, il n'y a plus d'efforts longs comme avant, on travaille sur de l'intermittent court pour répéter les courses à haute intensité. À l'image d'un match de haut niveau aujourd'hui, qui représente à peu près une centaine d'efforts, dont une quarantaine de courses supérieures à 21 kilomètres/heure selon les postes. Il faut être prêt à ça, et c'est certainement ce que font les Marseillais en ce moment".
Tout cela accompagné de la technologie ?
MT : "Oui, notamment le suivi des données mécaniques et biologiques qui est très important. La prévention des blessures musculaires et des articulations fait partie de la préparation et de l'entraînement au quotidien".
Enfin, concernant les matches amicaux, est-ce que les trois derniers seront des répétitions de la première journée de championnat pour Sampaoli ?
MT : "On connait sa philosophie, qui est proche de celle de Bielsa. Et comme il dispose maintenant de la quasi-totalité de son groupe, il va travailler sur les automatismes entre joueurs. On peut estimer qu'il va désormais aligner son équipe type, mais attention, car au fil des matches et des affinités techniques qu'il va voir sur le terrain, Sampaoli peut nous réserver des surprises. Certains que l'on voyait titulaires peuvent se retrouver sur le banc, et inversement. C'est un grand classique lors des derniers matches amicaux".