OM : doit-on regretter Maxime Lopez ?

Ça y est, c'est fini. Après avoir disputé vingt matches avec sa nouvelle équipe de Sassuolo, Maxime Lopez n'est plus un joueur de l'OM. Rien d'étonnant évidemment, puisque l'on connaissait les conditions de son prêt à l'actuel 8e de Serie A, mais on ne peut s'empêcher de ressentir un brin de nostalgie après avoir assisté à la naissance de ce pur produit de la formation olympienne en août 2016, lorsqu'il faisait ses premiers pas en Ligue 1 face à Guingamp à seulement 18 ans. Deux mois plus tard, Maxime connaissait sa première titularisation face à Bordeaux et devenait un titulaire du onze de Rudi Garcia. Un minot haut comme trois pommes et léger comme une plume, installé pourtant dans un poste de relayeur où il va étonner la France entière, et même l'Europe, puisqu'il n'est pas un jour sans que l'on n'annonce un avenir au Barça pour l'enfant du Burel. Un avenir supposé doré qu'il trainera comme un boulet pendant des années, puisque l'on attendra le nouveau Xavi ou Iniesta, alors que Maxime n'était "que" Lopez, ce qui était déjà très bien. Alors que l'on ne cesse de parler de "joyau" dès lors qu'un jeune du centre de formation olympien pointe le bout de ses crampons, Maxime Lopez est simplement un vrai bon joueur qui a fait son trou à l'OM avec 150 matches à son actif sous le maillot Ciel-et-Blanc, et ils ne sont pas si nombreux dans ce cas.

"Quand il faut trouver un club, peut-être que deux ans en arrière, ça aurait été le FC Séville et deux ans plus tard, il n'y a personne"

 

La question que nous posons est donc légitime, d'autant que Lopez n'a pas mis longtemps à s'imposer dans une Serie A tellement sélective à ce poste. Mais la réponse ne coule pas de source non plus, car on peut aussi estimer que s'il a perdu sa place de titulaire sous André Villas-Boas, c'est qu'il y avait simplement une vraie concurrence. "Ça a été compliqué avec AVB, mais on avait une relation honnête, expliquait-il récemment dans L'Equipe. Je suis allé le voir plein de fois pour lui demander pourquoi je ne jouais pas. Il m’a toujours dit qu’il avait trouvé son milieu type et que c’était dur de changer. Il préférait Valentin (Rongier) et Morgan (Sanson), à juste titre d’ailleurs, car on a fait une super saison avec la qualification en Ligue des champions." Une confession honnête, renforcée par le fait que le club recrute Michaël Cuisance en fin de mercato. En ajoutant l'arrivée de Pape Gueye, les dés étaient donc jetés. Evidemment, il n'était plus question de Barça ou même de Séville. C'est là que tout le monde a pris conscience que, comme beaucoup de jeunes Marseillais avant lui, Maxime a été vu trop gros, trop vite. "Il ne faut pas oublier que dans le foot, quand tu ne joues pas pendant un an et demi, on ne se rappelle plus de Maxime Lopez, reconnait-il avec franchise sur Canal+. Quand il faut trouver un club, peut-être que deux ans en arrière, ça aurait été le FC Séville et deux ans plus tard, il n'y a personne. J'ai vraiment eu la chance de trouver un club comme Sassuolo, avec un coach qui me fait confiance. J'ai eu un cadeau qui est venu du ciel."

L'OM devrait toucher, au final, entre 1 et 3 M€. Pas grand-chose lorsqu'on voit les tarifs pratiqués pour des éléments pas forcément au-dessus

 

À 23 ans, Lopez a donc trouvé le concon idéal pour enfin s'affirmer comme le joueur qu'il est et échapper au jeu dangereux des comparaisons. Pas plus mal pour lui, mais qu'en est-il pour l'OM qui devrait toucher, au final, entre 1 et 3 M€ pour son minot ? Mieux que rien, évidemment, mais pas grand-chose lorsqu'on voit les tarifs pratiqués pour des éléments pas forcément au-dessus. On pense aux 18 M€ réclamés par le Bayern pour Cuisance. Alors, fallait-il agir différemment pour Lopez ? Lui maintenir la confiance ? Le prolonger ? La question est légitime, mais on peut aussi estimer que le minot a fait son temps à l'OM et que, finalement, tout le monde y a trouvé son compte. À vous de voir...