OM : De Zerbi, des premiers choix forts
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 29/11/2024 à 01:00
Roberto De Zerbi, entraîneur de l’OM, a durci son discours après le match contre Auxerre, adoptant des choix forts pour exiger discipline et engagement. Recadrages, mises à l’écart, et travail tactique renforcent sa vision d’un collectif soudé.
Depuis son arrivée sur le banc de l’Olympique de Marseille, Roberto De Zerbi a multiplié les ajustements pour tenter d'insuffler son style de jeu et sa vision. Il a rapidement pris la mesure de l’impatience et de la pression qu’un club comme l’OM peut générer. Cependant, le match contre Auxerre a marqué un tournant décisif. Ce jour-là, l'italien a réalisé que, pour tirer le meilleur de ce groupe, il devait se montrer plus exigeant et intransigeant, quitte à froisser certaines susceptibilités.
Un discours qui s’est durci
La première illustration de cette fermeté est sans doute l’absence remarquée de Lilian Brassier dans le groupe olympien pour le déplacement à Lens. Défenseur prometteur, souvent titulaire cette saison, Brassier a néanmoins été mis de côté, une décision que De Zerbi n’a pas cherché à justifier outre mesure. Ce choix fort, loin d’être isolé, traduit une volonté de ne plus tolérer les comportements ou performances en deçà des attentes. "Il faut assumer de jouer à l'OM ! Sinon faut changer de club !", a-t-il martelé récemment en conférence de presse. Une phrase qui résonne comme un avertissement pour tout le vestiaire.
Le Brescian n’a jamais hésité à recadrer ses joueurs publiquement, qu’il s’agisse d’Amine Harit, Mason Greenwood ou encore Leonardo Balerdi. Harit, par exemple, a été plusieurs fois invité à plus de régularité, tandis que Greenwood, après des débuts en fanfare, a dû composer avec des attentes croissantes. Mais récemment, l’entraîneur est passé des mots aux actes. Ismael Koné, pointé du doigt avant le match à Lens pour son manque d’implication, a été laissé sur le banc tout au long de la rencontre. Une sanction claire, en ligne avec le discours de De Zerbi : l’implication n’est pas négociable.
Des joueurs importants sanctionnés
Ce durcissement ne s’arrête pas à quelques cas isolés. Lors du match contre Auxerre, plusieurs joueurs ont payé le prix fort pour leurs attitudes jugées insuffisantes: Elye Wahi, Jonathan Rowe, Quentin Merlin, et Lilian Brassier. L'ancien coach de Brighton envoie ainsi un signal fort : peu importe le statut ou le talent, le collectif passe avant tout. Malgré cette sévérité apparente, l’entraîneur reste à l’écoute de ses joueurs. En interne, il privilégie les échanges sincères, cherchant à instaurer un dialogue pour mieux comprendre leurs états d’âme et leurs motivations. Cette dualité entre fermeté et proximité est typique de De Zerbi, qui sait qu’un groupe uni, même dans la difficulté, peut surmonter les plus grands défis.
"Il porte toujours ses idées, fait tout pour les transmettre, et il réussit. En cela, il est le numéro un : en tant que pur professeur de football, il est formidable. On travaille assez dur. Être sur le terrain avec Roberto est à la fois stimulant et amusant. Je me souviens qu’il y a eu aussi quelques affrontements, évidemment constructifs. Travailler avec Roberto a été une formidable éducation. Je n’avais jamais rencontré un coach de ce type : il m’a ouvert l’esprit", avouait Alessandro Matri, l’un de ses anciens joueurs à Sassuolo, tout simplement impressionné par la gestion et le management de Roberto De Zerbi.
Une mise au vert pour (res)souder le groupe
L’OM traverse une période délicate à domicile. Le Vélodrome, qui était une forteresse imprenable la saison passée, ne porte pas encore ses fruits cette saison. Conscient de l’importance de retrouver une dynamique positive devant son public, Roberto De Zerbi a pris la décision de préparer le prochain match à huis clos, loin de Marseille, dans un cadre serein. L’objectif ? Renforcer la cohésion du groupe et travailler à la fois l’aspect mental et tactique dans des conditions idéales.
Certains choix récents, bien qu’ils puissent paraître impopulaires ou trop sévères, reflètent une volonté de mettre en place un cadre clair et structuré. À Lens, même si l’OM n’a pas brillé par sa domination en première période, on a senti une équipe plus soudée et combative. En interne, les joueurs semblent réceptifs au message et comprennent que leur place n’est jamais acquise. En envoyant des signaux forts dès le début de son mandat, De Zerbi pose les bases d’un projet où discipline et engagement collectif priment. Ces décisions montrent que l’entraîneur italien a une vision claire de ce qu’il attend de son groupe et qu’il est prêt à prendre des risques pour atteindre ses objectifs, quitte à laisser certains joueurs sur le bas-côté s’ils ne se mettent pas au diapason.