OM : courage Bouna, tout Marseille est avec toi !

À Marseille comme ailleurs, les footballeurs sont des proies de choix pour les home-jackers. Ces cambrioleurs de deuxième zone, prêts à braquer un calibre sur une famille au saut du lit avec la certitude de mettre la main sur des montres de luxe, des bagages au célèbre monogramme et même des baskets collectors. De quoi revendre tout cela rapidement, et surtout la certitude de l'obtenir sans risque de rébellion de la part des victimes puisque, c'est bien connu, les footballeurs sont gavés et ne vont pas mettre leur vie et celle des leurs en danger pour deux ou trois babioles remplaçables en deux coups de CB Platinium. Les braqueurs marseillais l'ont bien compris depuis plusieurs années et allient amour de l'OM et appât du gain en rendant visite à ceux qu'ils acclament au Vélodrome le dimanche. C'est ce qui est arrivé à Bouna Sarr vendredi, avec quatre courageux armés pour le délester, lui et sa compagne, de ce qu'il avait de disponible avant son départ à l'entraînement. Misérable, désolant, quand on sait à quel point certains Olympiens ont pu être traumatisés par la violence de ce genre d'expérience. On pense à Lucho, Hilton, et même Sébastien Pérez bien avant lui. Mais, on connait aussi le bonhomme Bouna Sarr, et il n'est pas sûr que le latéral marseillais se laisse facilement abattre par la visite de ces quatre pieds nickelés.

En effet, si l'on se penche sur le parcours de Bouna depuis son arrivée à l'OM en 2015, le gars a de la ressource, et même plus. Transféré en catimini de Metz avec un statut de remplaçant, Sarr a coché une par une toutes les cases du costaud à qui on ne la fait pas. Il a accepté les critiques, les séjours longue durée sur le banc, et même un reclassement professionnel des plus incertains. Sur le point de finir aux oubliettes des transferts à échec olympien, Bouna a fait profil bas lorsque Rudi Garcia lui a demandé de dépanner au poste de latéral droit, lui l'ailier de débordement formé au poste de numéro 10. Tout cela sous l'oeil circonspect des supporters et des spécialistes, qui ne manquaient pas de souligner ses manques défensifs et ses oublis au marquage. Une lutte au quotidien pour une nouvelle carrière et surtout pour se faire une place dans un OM que tout le monde disait bien trop grand pour lui. Aujourd'hui, c'est presque le contraire, puisque plus personne ne se risque à le contester. Il est même réclamé par des références telles que Monchi à Séville ou Simeone à l'Atlético, et fait partie des valeurs sûres sur lesquelles comptent les dirigeants marseillais pour remplumer leurs comptes. C'est dire à quel point il en faut pour lui faire peur, à l'image d'un Florian Thauvin qui, quelques années auparavant, avait coursé ses agresseurs pour récupérer sa montre. Flo en était ressorti plus fort et s'était révélé par la suite comme l'atout numéro un de l'OM. On souhaite la même chose à Sarr, quel que soit le club où il évoluera cette saison. Courage Bouna, tout Marseille est avec toi !