OM : comment Longoria gère une masse salariale encore en hausse
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 22/03/2022 à 16:00
Comme chaque année, L'Équipe dévoile les salaires des joueurs de Ligue 1. Et les Olympiens sont plutôt bien lotis.
Avec son traditionnel numéro spécial salaires en Ligue 1, L'Équipe dévoile une première (grosse) surprise. En effet, alors que l'on pensait que les crises sanitaire et financière (Mediapro) - et les pertes drastiques de revenus qu'elles avaient provoquées dans les clubs - avaient entraîné des baisses salariales, c'est tout le contraire qui s'est produit. Deux années de vaches maigres pour les comptes des clubs (-30% de revenus), mais surtout pas ceux des joueurs. Loin d'être touchés eux aussi par la crise, ils en sont même sortis plus riches, puisque la masse salariale globale de la Ligue 1 est passée de 1.38 milliard d'euros en 2018-2019 à 1.73 Md€ cette saison.
La "mode" des joueurs arrivant libres a entraîné des salaires complètement déments
Pourquoi ? Déjà parce que celle du PSG a fait un bond de 370 M€ à 629 M€ avec les Messi, Ramos et cie, mais aussi parce que la "mode" des joueurs arrivant libres a entraîné des salaires complètement déments, comme l'explique l'agent marseillais Yvan Le Mée : "Au PSG, un joueur payé normalement 5 M net par an touche jusqu'à 12 M€ net grâce à sa situation de joueur libre". À une échelle évidemment différente, on remarque ce phénomène à l'OM avec un Cedric Bakambu qui, grâce à son statut de joueur "gratuit", a pu négocier un salaire de 400 000e mensuels. Bakambu qui, justement, partage le haut du panier des salaires marseillais avec Arkadiusz Milik, qui émarge également à 400 000e.
Derrière le PSG, le salaire moyen mensuel brut des Olympiens culmine à 226 000e. Assez loin devant Monaco, Nice, Lyon et Rennes
Ce qui nous amène à la deuxième surprise de ce classement, qui est de constater que l'OM dispose du deuxième salaire moyen de Ligue 1, alors qu'on imaginait que les départs de certains contrats lourds l'été dernier avaient allégé la masse salariale. Ce n'est donc pas le cas, puisque derrière le PSG (990 000e), le salaire moyen mensuel brut des Olympiens culmine à 226 000e. Assez loin devant Monaco (3e, 185 000e), Nice (4e, 130 000e), Lyon et Rennes (5e, 120 000e). On a parlé des émoluments de Milik et Bakambu, mais on doit y ajouter les contrats lourds de Payet (350 000) et Mandanda (260 000) qui continuent de courir, plus ceux des nouveaux arrivants comme Saliba (310 000), Gerson (300 000), Pau Lopez (270 000) ou encore Ünder (250 000).
"Il y a les joueurs premium, les titulaires, les alternatifs et les jeunes. Il faut des éléments d'expérience, et le vécu a un prix"
Alors, comment Pablo Longoria jongle-t-il avec ce difficile exercice dont on sait qu'il peut peser sur un vestiaire ? "Par ordre décroissant, explique-t-il dans les colonnes du quotidien sportif. Il y a les joueurs premium, les titulaires, les alternatifs et les jeunes. Il faut des éléments d'expérience, et le vécu a un prix. Quand je négocie un contrat avec une recrue, je raisonne sur un package général : amortissement, salaire, frais d'agents et coût de scouting. Pour la masse globale, le calcul est plus difficile encore, il faut intégrer les participations européennes, les plus-values possibles...". Ces derniers points sont cruciaux, y compris pour un Frank McCourt qui n'acceptera peut-être pas de remettre au pot chaque année, comme il le fait depuis son arrivée. "Le vrai problème n'est pas que sportif, il est économique, nous alertait récemment un habitué de La Commanderie. Il y a des échéances de transferts à payer, les salaires restent très élevés, et le capital joueurs est limité. C'est pour cela qu'une qualification en Champions League est vitale, et ce n'est pas un mot en l'air. Le souci majeur du club est sa situation financière, même s'il est difficile pour les dirigeants de le dire". Si l'OM parvient à décrocher cette qualification en fin de saison et les retombées qui vont avec, le pari de s'armer avec ces joueurs "Premium" aura été gagnant. Dans le cas contraire, les soucis resteront les mêmes, voire un peu plus pesants encore...