OM : ce que doit faire Cuisance pour s'affirmer
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 18/12/2020 à 12:00
Le milieu olympien est bourré de qualités, mais a encore du mal à les affirmer.
Arrivé en prêt du Bayern Munich au mois d'octobre, Michael Cuisance était l'une des priorités d'André Villas-Boas et des recruteurs de l'OM depuis plusieurs mois. Il faut dire que l'international français U20 a tout du profil que recherche l'OM. À l'image d'un Leo Balerdi, d'un Pape Gueye ou d'un Luis Henrique, l'ancien Nancéien est très jeune (21 ans) et représente l'avenir. Déjà fort de débuts étincelants avec Monchengladbach, Cuisance est ensuite passé par le Bayern où il a côtoyé au quotidien des cadors de la spécialité comme Thiago Alcantara, Joshua Kimmich ou Leon Goretzka. Ainsi, même s'il a peu joué avec les champions d'Europe, on imagine tout ce qu'il a pu emmagasiner au contact de tels coéquipiers. C'est pour cela que l'OM n'a pas hésité à inclure dans cette opération une option d'achat estimée autour de 15 millions d'euros. Une somme rondelette, mais pas disproportionnée compte tenu du parcours déjà dense et surtout des promesses affichées par le natif de Strasbourg.
"Il a besoin de beaucoup travailler encore pour devenir un vrai titulaire en Ligue 1, et sa gestion du temps de jeu par Villas-Boas est bonne"
Deux mois et demi après son arrivée à Marseille, il est toutefois compliqué d'établir un bilan de ce que Michaël a pu apporter à l'équipe. Déjà parce qu'il n'a joué qu'une petite moitié des matches auxquels il a participé (40 % de minutes jouées en L1 et à peine plus en C1), mais aussi parce qu'il a affiché une certaine inconstance en alternant le meilleur et le moins bon. En fait, il s'avère qu'il n'est pas encore tout à fait prêt à s'imposer totalement, comme l'explique au Phocéen l'ancien milieu olympien Bernard Pardo. "Il faut faire attention à la communication lorsqu'on recrute un jeune comme lui. À Marseille, on a toujours tendance à grossir le trait, comme on l'a fait pour Luis Henrique d'ailleurs, alors qu'il faut être prudent. Le contexte marseillais est particulier, et il ne faut pas croire qu'un jeune de 21 ans a déjà toutes les armes dans ses mains. Cuisance a une classe évidente balle au pied, mais il n'est pas encore un joueur confirmé, à l'inverse de ses concurrents au milieu Rongier et Sanson. Il a besoin de beaucoup travailler encore pour devenir un vrai titulaire en Ligue 1, et sa gestion du temps de jeu par Villas-Boas est bonne, il a bien compris qu'il ne pouvait pas sortir l'un de ses deux relayeurs pour l'imposer à tout prix. Il laisse entrevoir de grandes qualités, mais il n'est pas encore un joueur fini. Sanson et Rongier sont devant lui".
"Ce n'est pas un numéro dix. Même s'il dispose d'une belle aisance technique et d'une vraie qualité de passe, c'est un milieu travailleur"
Sanson et Rongier qui sont les titulaires indiscutables d'AVB aux deux postes de milieux relayeurs, sans compter un Pape Gueye qui déboule en trombe. C'est d'ailleurs pour cela que le coach olympien a placé Cuisance au poste de milieu offensif lors de la plupart de ses titularisations en L1 (6) et en C1 (2). Un poste qu'il est capable de couvrir au vu de ses qualités techniques, mais qui n'est pas forcément le plus adapté pour lui. "Pour moi, ce n'est pas un numéro dix, confirme Bernard Pardo. Même s'il dispose d'une belle aisance technique et d'une vraie qualité de passe, c'est un milieu travailleur. Il doit apprendre à récupérer les ballons dans les pieds, faire les efforts, compenser les montées des latéraux... Après, rien ne l'empêche d'accompagner les actions et de marquer à la manière d'un Sanson. D'ailleurs, si ce dernier finit par être transféré, c'est Cuisance qui doit récupérer sa place". Un beau challenge pour Michaël qui, de toute façon, a tout à gagner avec son séjour à l'OM. Même si la concurrence est rude, avec en plus un Pape Gueye qui s'affirme, son temps de jeu est déjà incomparable avec ce qu'il pouvait espérer au Bayern. De plus, il dispose de la confiance d'un Villas-Boas qui sait mieux que personne faire progresser ses joueurs. À lui de saisir cette chance et tout le monde sera gagnant.