OM : ça serait mieux "d'assumer" pendant les matchs !

Comme après chaque défaite, comme après chaque humiliation, vient une question : qui est responsable ? Qui sont les coupables ? Après la défaite contre Paris, l’avantage, c’est que les cibles sont nombreuses. Il y a d’abord la stratégie et l’approche de Roberto De Zerbi, puis celle catastrophique des joueurs lors des 20 premières minutes de match, puis l’arbitre qui tue le match avec un carton rouge fantôme. Ensuite, c’est le naufrage dont on aura rapidement compris qu’il allait arriver dans cette partie, finalement trop Classique.

"On assume"

Vient ensuite le moment d’assumer, de prononcer les phrases bateau du type "on va devoir se poser les bonnes questions", "on va se remettre au travail", "on demande pardon aux supporters qui ont été magnifiques", "on assume". Mais, ne serait-il pas mieux d’assumer pendant les matchs ? Assumer l’enjeu, le poids du maillot et les attentes, c’est tout ce que n’a pas su faire l’OM dimanche. Focus.

"Honnêtement, j’aimerais bien trouver les mots, j’aimerais bien vous donner une explication, mais c’est difficile en ce moment. La seule chose que je veux dire, c’est qu’il faut prendre ses responsabilités. Maintenant il faut assumer ce qui s’est passé ce soir et faire en sorte que ce genre de chose ne se reproduise pas". Il ne s’agit pas de taper sur Pierre-Emile Hojbjerg, qui aura finalement été le seul à avoir le courage de se présenter face aux médias à l’issue de l’humiliation. Une fois que c’est dit, ce genre de propos rend encore plus frustrante la prestation marseillaise, notamment lors des 20 premières minutes, où on espérait voir le club olympien lutter enfin à armes égales avec le club qatari.

 

 

"On ne peut pas jouer sans courage, sans personnalité"

Il n’en sera rien. Et c’est bien le problème. 4 fautes ! 4 fautes... Comment peut-on expliquer un tel total dans un Classique contre une équipe qui ne souffre que lorsqu’elle est bousculée ? Roberto De Zerbi avait lui aussi du mal à comprendre : "Ce soir, on a manqué, jusqu’à l’expulsion d’Harit, de courage, de personnalité, alors que c’est ce qu’on avait préparé. J’en suis désolé, évidemment, ce n’était pas ce match-là qu’on avait en tête. Donc bien entendu que c’est un problème, parce qu’on peut perdre. Mais ce que je dis toujours, c’est que quand on porte le maillot de l’OM, on ne peut pas jouer sans courage, sans personnalité. Et ça vaut pour les joueurs comme pour l’entraîneur". Et le coach, justement, est aussi attendu dans ces moments-là. Il doit insuffler cette capacité à assumer une telle rencontre.

Le problème majeur, c’est lorsqu’un groupe annonce plusieurs fois dans une saison qu’il assume, qu’il va se remettre au travail. C’est la première fois qu’on entend ce type de discours, en espérant que ce sera la dernière de cet exercice. Le vice-capitaine Hojbjerg veut y croire : "Dès le début de match, on n’a pas été bons, on n’a pas attaqué le match comme on le voulait. C’est à nous de prendre la responsabilité, c’est à nous de nous remettre en question. Heureusement, on a un entraîneur qui sait très bien faire les choses et qui sait très bien analyser. Et heureusement, on a un vestiaire avec des joueurs ayant une bonne mentalité, parce qu’on va tous se remettre en question, on va tous faire en sorte de montrer que des défaites comme celle-ci ne devraient normalement pas arriver. Ce n’est pas possible".

"Sinon, il faudra changer de club"

Néanmoins, le groupe est-il armé pour lutter contre les démons du passé ? Roberto De Zerbi prévient : "On peut toujours améliorer l’aspect mental, l’aspect émotionnel, c’est vrai. Mais je pense qu’il faut aussi se rendre compte qu’on a placé la barre très haut cette saison, donc plus de responsabilités, plus d’attentes aussi. Jouer en protagoniste à l’OM, ce n’est pas pareil que jouer comme protagoniste ailleurs dans d’autres clubs, donc voilà il faut savoir assumer cette responsabilité aussi sinon il faudra changer de club". La grande lessive de l’été dernier n’est probablement pas terminée. Aux joueurs maintenant de réagir, et surtout d’agir.