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OM : c'est quoi la phase II du projet ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 28/07/2020 à 01:00

OM : c'est quoi la phase II du projet ?OM : c'est quoi la phase II du projet ?

L'arrivée de Pablo Longoria correspond-elle à un changement de cap pour l'OM ? C'est ce qu'expliquent les dirigeants en parlant désormais de phase II.

Les dirigeants olympiens ont-ils le chic pour se mettre en difficulté avec leurs formules-chocs ? C'est possible, et c'est en tout cas ce qu'estiment leurs détracteurs. On ne reviendra pas sur le Champions Project, tube éphémère de l'automne 2016 qui a rapidement rejoint le non moins célèbre Dortmund Project dans les invendables des vide-greniers. Cette fois-ci, les dirigeants ont soigneusement rayé l'anglicisme "Project" de leur vocabulaire pour un bien plus sobre "Phase II". Un deuxième album sur la pochette duquel le Head of Football Pablo Longoria côtoie le Head of Business Hugues Ouvrard en arrière-plan. Ce dernier est destiné à rester dans l'ombre, même s'il illustre bien la volonté du club de s'ouvrir à l'ère du Data Analysis, mais on ne s'attardera pas sur le volet administratif et commercial. En revanche, le recrutement de Pablo Longoria est un signal fort de ce changement de cap sportif, celui qui nous intéresse. Lui aussi est un gros mangeur d'analyses de données, et son âge (33 ans) colle pile-poil avec ce Nouveau Monde dans lequel l'OM veut s'installer.

En football, le futur est synonyme de trading joueurs. Pas pour les grandes puissances, mais pour les autres

En terme d'expressions synonyme de rejet, le Nouveau Monde se pose là aussi, mais on parle ici de football et non de politique. En football, le futur est synonyme de Trading Joueurs. Pas pour les grandes puissances, mais pour les autres. Celles qui ambitionnent de s'inviter ponctuellement à leur table en cas d'ouverture, mais qui comptent bien leur fournir la matière première au prix fort le reste du temps. C'est ce que font nombre de clubs allemands et leur voisin de Salzbourg. Ce que font aussi Lille, Nice et même Lyon en France. Ces derniers pratiquent un trading qu'on pourrait qualifier de "haut de gamme" avec les exemples Victor Osimhen, Kasper Dolberg ou Bruno Guimarães. De jeunes joueurs déjà performants, achetés entre 15 et 20 M€ dans des championnats intermédiaires et destinés à de grosses culbutes à court terme. C'est déjà le cas pour le Lillois, et probablement très bientôt pour le Lyonnais. Des paris risqués car déjà chers, mais qui peuvent rapporter très gros. Et puis il y a l'étage en dessous, celui sur lequel s'est arrêté l'OM ces dernières semaines. Il s'agit d'un trading moins risqué, beaucoup moins cher, destiné à promouvoir un produit nouveau. C'est ce qu'illustrent Pape Gueye et Leo Balerdi. Le premier est une affaire gratuite de Ligue 2, l'autre est prêté et n'a pas encore été exposé au grand jour. Si ces deux greffes réussissent, elles seront les premiers fleurons de cette phase II en attendant d'autres recrutements.

Isaac Lihadji aurait pu en être, mais la compétition du trading a déjà commencé avec Lille et les Nordistes sont sortis vainqueurs

Cette nouvelle ère consiste aussi à faire fructifier les produits de la formation. Un chantier mis en oeuvre par Andoni Zubizarreta que l'OM compte bien continuer de développer. Les futures ventes de Bouba Kamara et Maxime Lopez en feront donc partie, et les contrats multiples signés cet été aussi, à plus long terme. Isaac Lihadji aurait pu en être également, mais la compétition du trading a déjà commencé avec Lille et les Nordistes sont sortis vainqueurs de ce premier affrontement. C'est justement dans cette optique de course au trésor que l'OM a engagé Pablo Longoria, le directeur sportif 4.0 aux bases de données débordantes d'idées. L'ancien pro jouant sur sa carte de visite et ses relations n'a plus cour dans ce concert mondialisé. Place aux jeunes loups aux cerveaux réactifs, biberonnés aux coups de génies de Luis Campos sur des marchés en perpétuel mouvement. C'est cette recherche permanente du filon improbable que va incarner l'ancien scout de Newcastle, Bergame, la Juve et Valence. Arriver sur le terrain en premier et concrétiser avant les autres. En gros, acheter des actions Zoom avant le confinement, ou plus concrètement, acheter Osimhen avant Lille.

Cette phase II qui n'est finalement qu'un changement de direction illustré par un élément de langage

Alors oui, le projet initial n'abordait pas cette option trading et ne comportait pas de phase II. L'ambition était affichée et même chiffrée avec un investissement rapide de 200 M€ pour remettre l'OM tout en haut. Encore un pari, mais calqué sur celui de Didier Deschamps qui souhaitait des joueurs opérationnels tout de suite pour gagner tout de suite. Pari tenu pour DD, mais pas pour JHE et RG. Au contraire, les contrats de ces pointures confirmées représentent aujourd'hui des charges qui ont mis le club en danger, au point de remettre en cause la présence de l'actionnaire lui-même cet été, ainsi que son bras droit. D'où le virage opéré avec cette phase II qui n'est finalement qu'un changement de cap illustré par un élément de langage. Certains y verront un mensonge, une promesse non tenue, ressortiront quelques incohérences comme les discours que tenait Eyraud sur le trading avant d'en être un adepte. Difficile de leur donner tort. Mais il est aussi difficile de ne pas reconnaitre que nous évoluons dans un créneau où l'irrationnel domine tout le reste. En football, les discours ne tiennent que le temps de les prononcer. C'est valable pour les clubs, les coachs, pour nous, pour tout le monde. On parle du match à venir sous tous les angles, puis on jette tout à la poubelle une fois le résultat connu. Et on recommence...