OM : Après Paris, une remise en question pour De Zerbi ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 01/11/2024 à 01:00
La défaite face au PSG a laissé un goût amer aux supporters de l’Olympique de Marseille. L’équipe dirigée par Roberto De Zerbi semble avoir buté sur un mur face à l’armada parisienne, soulevant des interrogations quant aux choix tactiques du technicien italien. Toutefois, il est important d’aborder cette réflexion avec nuance : ce revers doit être analysé non pas comme une condamnation, mais comme une étape dans le parcours d’un entraîneur qui, lui aussi, est en pleine adaptation.
L’arrivée de De Zerbi avait suscité de grands espoirs parmi les supporters de l’OM, désireux de voir leur équipe évoluer sous la houlette d’un coach réputé pour son style audacieux et sa maîtrise tactique. Certains ont alors rêvé d’un OM rapidement transformé, prêt à rivaliser avec les meilleurs du championnat. Mais les attentes ne doivent pas masquer les réalités d’un projet ambitieux qui prend du temps à se déployer. Boudewijn Zenden, ancien joueur de l'OM et désormais consultant TV, nous le rappelle : " Même si tu bosses bien, à l’OM quand on perd, il y a toujours des critiques, c’est normal. Il arrive avec sa philosophie. Chaque entraîneur a son propre style. Nous ne sommes qu’au début de saison et il y a une marge de progression. Ça prend du temps dans le foot. J’ai toujours pensé que les supporters de l’OM sont très passionnés. Ils peuvent vraiment être un moteur s’ils croient en ce projet. "
Des choix contestés mais contextuels
Il serait facile de pointer du doigt certains choix surprenants de De Zerbi, notamment en matière de positionnement défensif. Contre Strasbourg, par exemple, il a aligné Pierre-Emile Højbjerg en défense, un rôle inhabituel pour le Danois, qui n’a pas semblé totalement à l’aise dans cette configuration. De même, face au PSG, la titularisation de Geoffrey Kondogbia en défense centrale a laissé certains perplexes. Ces décisions tactiques n’ont pas porté leurs fruits et ont suscité des critiques, mais elles sont le reflet d’un coach en quête de solutions et contraint de composer avec les moyens du bord, souvent limités par des circonstances imprévues.
En effet, De Zerbi a été confronté à des perturbations importantes dans son effectif : blessures à répétition, suspensions et matchs souvent terminés en infériorité numérique. Pas moins de quatre des neuf rencontres jouées par l’OM cette saison se sont terminées à dix. Cette accumulation d’obstacles n’a pas permis à l’entraîneur italien de déployer pleinement sa stratégie, l’obligeant à s’adapter en permanence. Pour l’instant, l’équipe manque de stabilité, mais ce contexte d’instabilité n’est pas entièrement imputable au coach.
L’adaptation à un nouveau championnat
L’Italien découvre également la Ligue 1, un championnat exigeant. Arriver avec une identité de jeu forte est un atout, mais cela ne garantit pas une adaptation immédiate. Les spécificités du football français, marquées par des blocs bas et souvent des transitions rapides, constituent des éléments auxquels De Zerbi doit s’acclimater. " Faire des erreurs fait partie de cet apprentissage, et nous, supporters, devons l’accepter ", comme le disait Marcelo Bielsa. L'idée serait de ne pas trop les répéter.
Nous, supporters marseillais, avons soif de résultats immédiats, et c’est bien naturel. Cependant, il est essentiel de replacer cette saison dans le cadre d’un projet à plus long terme. De Zerbi n’est pas seulement là pour combler les espoirs d’un jour, mais pour instaurer une philosophie qui pourra s’épanouir dans la durée. Les promesses et la renommée du coach italien ont fait rêver beaucoup, peut-être même davantage que ce que l’OM peut réaliser pour l’instant. Mais ce rêve, bien que précieux, doit aussi être tempéré par la réalité.
L’une des principales questions qui se posent désormais est de savoir comment De Zerbi et ses joueurs vont réagir après ce revers. La pression est bien là, et elle ne va pas diminuer. Mais c’est aussi dans les moments difficiles que l’on voit la vraie force d’un groupe et d’un entraîneur. La défaite face au PSG est un test pour De Zerbi, une chance de montrer qu’il peut redresser l’équipe, trouver des solutions malgré les contraintes, et s’adapter aux critiques.
À l’heure où l’OM s’apprête à affronter Nantes, ce prochain match offre une opportunité de rédemption. Plus qu’un simple défi sportif, il est une chance pour De Zerbi de prouver qu’il peut apprendre de ses erreurs, réajuster ses choix, et insuffler à son équipe la force mentale nécessaire pour rebondir. Après tout, comme Bielsa le disait, il est parfois nécessaire d’ "avaler le venin " pour avancer.