OM 2-3 Lens : pourquoi les Lensois ont parfaitement réussi leur coup
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/09/2021 à 15:00
L'Olympique de Marseille s'est incliné (2-3) au Vélodrome face à Lens hier dimanche. Une première défaite qui peut susciter quelques regrets. Analyse.
"Le coeur n'a pas suffi", titrait ce lundi matin La Provence au lendemain de la défaite de l'OM face à Lens (2-3) au Vélodrome. La première après huit journées de championnat. Le coeur, l'OM n'en a pas manqué face aux Artésiens, mais ce n'est pas une surprise, tant l'état d'esprit est une marque de fabrique cette saison. La preuve avec cette formidable révolte et ces deux réalisations de Payet, après avoir encaissé deux buts en moins d'une demi-heure de jeu. En revanche, ce football total pratiqué par les hommes de Sampaoli, qui leur a permis de marcher sur tous leurs adversaires, n'a pas semblé contrarier outre mesure les Lensois hier. Y compris cette remontée fantastique que l'on croyait fatale pour l'équipe de Franck Haise. Au contraire, ce dernier a su y répondre et on peut tenter d'expliquer pourquoi.
"Franck Haise a complètement éteint nos points forts. C'est remarquable et il faut le souligner"
Déjà, si l'OM a dominé la Ligue 1 depuis le début de la saison, c'est justement parce que les entraineurs adverses n'arrivaient pas à contrer efficacement son système de jeu. Ce ne fut pas le cas des Lensois, dont il faut saluer la réponse : "Pour la première fois de la saison, on a vu une équipe qui a su annihiler les forces de l'OM , analyse le technicien marseillais Bernard Rodriguez. Habituellement, les adversaires densifient leur axe de défense et laissent ainsi des espaces pour les ailiers marseillais. Le fait de défendre à cinq pour les Lensois a contrarié l'organisation de Sampaoli, de même que leurs trois attaquants qui ont bloqué nos trois défenseurs centraux. Ce dernier point est très important, car habituellement, l'OM tire une grande partie de sa force de cette capacité des trois axiaux à venir s'intégrer au milieu. Là, ils étaient livrés à eux-mêmes dans des un-contre-un, empêchant l'OM de jouer chez l'adversaire comme il le fait actuellement. En additionnant ces deux éléments, Franck Haise a complètement éteint nos points forts. C'est remarquable et il faut le souligner, tout comme l'engagement physique total des Lensois".
"On peut reprocher à Sampaoli de ne pas avoir réajusté son dispositif par rapport à celui de Lens. Il y avait matière à répondre aussi sur les changements"
Avec ce constat d'un RC Lens au-dessus du niveau des adversaires précédents, et surtout plus intelligent, doit-on voir aussi dans cette première défaite une victoire de Franck Haise sur Jorge Sampaoli ? Ce dernier l'a un peu reconnu dans ses propos d'après-match : "Lens a mis une pression très agressive dans le match. On n'a pas eu le contrôle du jeu. Par conséquent, ce fut difficile d'avoir le contrôle. On n'a jamais eu la clé pour contrôler le jeu, donc on n'a pas pu tenir notre ligne de conduite. À l'avenir, il faudra qu'on arrive à résoudre ce type de situation". Pour Bernard Rodriguez, il y avait pourtant matière à réagir rapidement devant cette mise en échec : "On peut reprocher à Sampaoli d'avoir été un peu têtu dans ses options, mais surtout de ne pas avoir réajusté son dispositif par rapport à celui de Lens. Soit dans un 3-5-2, soit un 3-4-3, avec de vrais joueurs de couloirs avec Lirola et Amavi. Là, les latéraux lensois étaient souvent seuls. Il y a le match que l'on prépare et le match que l'on vit, et celui-là est un bon exemple. Même s'il est facile de parler après, on peut regretter ce manque de réajustement, car il y avait trop d'espaces pour les Lensois. Il y avait matière à répondre aussi sur les changements. La sortie de Dieng par exemple, ou le fait de laisser Gerson sur le terrain alors qu'il semblait complètement éteint par le dispositif lensois". Même si l'on regrette cette première défaite, elle aura donc le mérite de pousser à une réflexion un peu plus profonde en vue des prochaines échéances.