Demain dimanche, une très grosse affluence est prévue au Vélodrome. Normal, car en accueillant l'OGC Nice, les Olympiens jouent bien plus qu'un simple derby de la méditerrannée. Le voisin au budget modeste fait des miracles depuis deux saisons, et on a beau disséquer les matches sous tous les angles, il faut se rendre à l'évidence : Nice est aujourd'hui une grosse équipe de Ligue 1. En terme de résultats, avec une troisième place assurée et même la possibilité de doubler le PSG, mais aussi par son jeu, assurément l'un des plus attrayants du championnat. De quoi saliver en attendant ce choc, car la forme affichée par l'OM sur ses derniers matches nous promet des étincelles sur la pelouse du Vel'.
Mais revenons sur cette étonnante formation niçoise, dirigée de main de maître par un Lucien Favre que la Ligue 1 découvre et qui prouve que ses trois titres de meilleur coach de Bundesliga obtenus avec le Herta Berlin et Mönchengladbach n'étaient pas usurpés. "Sa particularité, explique Dominique Poulain de France Info Nice, c'est qu'il traite tous les joueurs de la même manière, les remplaçants comme les titulaires. Il ne fait aucune différence entre un Balotelli et un Eysseric par exemple, ce qui fait que personne ne se relâche. Tactiquement, il est aussi très fort, il s'adapte facilement à l'adversaire et n'a pas de schéma figé. C'est un fou de la vidéo, avec de longues séances individuelles avant les matches. Et s'il constate que son système ne fonctionne pas, il n'hésite pas à changer très rapidement en cours de rencontre".
Si l'OGC Nice ne lésine pas lorsqu'il s'agit de se payer un entraîneur, comme il a pu le faire avec Puel ou Favre qui ont eu de gros contrats, le recrutement des joueurs s'appuie lui sur les bons coups et les paris de relance, comme avec un Ben Arfa l'an dernier, ou des cadors comme Dante, Belhanda et Balotelli cette saison. De gros investissements en terme de salaire, mais sans dépenses faramineuses en prix de transferts. D'ailleurs, selon le dernier classement de l'Observatoire du football (CIES), le Gym est le club français le plus performant en rapport dépenses/classement avec un effectif estimé à 45 millions d'euros. Même chose sur le plan européen, avec une place sur le podium des cinq grands championnats. Enfin, le coût du point en Ligue 1 est calculé à 550 000 euros pour Nice, contre 1.75M€ pour Monaco, 1.82M€ pour l'OM et 6.25M€ pour le PSG.
Dimanche, c'est donc une future équipe de Champions League qu'affronte l'OM, avec des joueurs en forme, on l'a vu contre le PSG (3-1), en dépit des absences de Cyprien et Pléa. "Le joueur du moment, c'est Eysseric, explique Poulain. Il a eu d'énormes difficultés ces dernières saisons, et Favre l'a totalement relancé après son prêt à St-Etienne. Attention aussi à Balotelli qui revient très fort physiquement, comme on a pu le voir contre Paris. Le retour de blessure de Ricardo Pereira est également un énorme plus sur le côté droit. Enfin, il y a le métronome Seri, qui est infatigable. L'OM et Paris le veulent, et ce n'est pas étonnant". Le match de demain sera une énième occasion de le superviser, en espérant être très déçu, évidemment...