Mercato OM : Mitroglou, l'échec project
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 23/01/2021 à 18:00
Kostas Mitroglou est sur le point de quitter définitivement l'OM.
Il est plus facile de le dire après. Toujours est-il que nous sommes "après" et que les faits sont tenaces. Alors que Kostas Mitroglou est sur le point de quitter définitivement l'OM en résiliant son contrat et en filant du côté de l'Aris Salonique, comment ne pas déplorer l'accident industriel Mitroglou, symbole de ce que l'on pourrait appeler "l'échec project" ? Retour rapide sur une histoire délirante, sur tous les plans.
Panic Buy ou grand attaquant ?
Nous sommes à l'été 2017 et les dirigeants Olympiens ne retiennent pas Bafétimbi Gomis, auteur de 21 buts en 33 matchs avec l'OM. A tort ou à raison, personne ne s'entend sur une prolongation de l'aventure. Valère Germain débarque de Monaco mais, on le sait, le board marseillais composé de Rudi Garcia, Andoni Zubizarreta et Jacques-Henri Eyraud veut attraper un gros poisson dans ses filets. De ceux qui lanceraient définitivement le fameux "Champions Project", après l'arrivée en fanfare de Dimitri Payet 6 mois plus tôt. Alors que les gazettes s'affolent en sortant ici et là des noms ronflants, personne n'arrive à la fin du mois d'août et il y a urgence pour dénicher le grand attaquant tant rêvé par le peuple olympien. Peu avant la clôture du marché d'été, on apprend soudain que ça va se faire : il sera Grec, performe alors au Benfica depuis des mois et son nom est Kostas Mitroglou. Si la trouvaille étonne sur le coup, pourquoi ne pas faire confiance au staff marseillais dans cette affaire ? Peut-être parce que, quand on regarde les conditions du transfert de Mitrogoal, on peut se permettre d'émettre quelques réserves : 15 M d'euros plus un pourcentage de revente de 50 % et 330.000 euros brut mensuels pour le buteur. Un tarif "made in Champions Project". Peu importe, après tout, s'il ramène l'OM au sommet de la Ligue 1. Si cela échoue, par contre, gare à l'impact économique.
Une erreur de casting qui plombe l'OM pour la suite du Champions Project
Le problème, c'est que le Grec ne semble jamais en mesure d'être le fer de lance offensif que l'on attendait. Arrivé blessé, il débute sa saison olympienne timidement. A l'observer de plus près, le Kostas est un joueur de surface uniquement, peu mobile, destiné à terminer les actions sans jamais les initier. Un profil qui existe ailleurs et qui peut, si l'équipe sait se servir de son style, s'avérer gagnant. Voilà pour ceux qui ont tenté de le soutenir durant de longs mois. Dans les faits, si ses stats sont loin d'être abominables (9 buts en 19 matchs de Ligue 1 sa première année), la greffe ne prendra jamais. Trop lent, pas assez prompt à dégainer rapidement, fragile physiquement, il semble donner l'impression, sur le terrain, de ne jamais être à sa place. Son langage corporel lui joue même des tours et il s'attire assez vite l'ire des supporters. La déception est alors aussi forte que l'attente et Mitroglou se prend une salve de colère en pleine poire, en payant, peut-être, un peu pour d'autres. Avant que cela ne tourne au désastre, il enchainera deux prêts, soit deux échecs cuisants, à Galatasaray puis au PSV. De retour à Marseille en début de saison, le staff ne compte plus sur lui et il végète à La Commanderie depuis de trop longs mois (voir en vidéo). Alors, à qui la faute ? Au président, d'avoir fait monter une attente difficile à calmer en évoquant Diego Costa ? Au directeur sportif, incapable d'attirer le buteur idoine durant un été entier ? Au coach, coupable de ne pas avoir su utiliser Mitro ? Au joueur, pas taillé pour l'implication que réclame l'OM ? Clap de fin, en tout cas, dans les heures à venir, d'une histoire dont on se souviendra longtemps à Marseille. Mais pas pour les bonnes raisons.