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Autour de l'OM

McCourt peut-il trancher dans le vif ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 07/05/2019 à 07:00

McCourt peut-il trancher dans le vif ?McCourt peut-il trancher dans le vif ?

Dimanche matin, au surlendemain du faux pas de l'OM à Strasbourg (1-1) signant probablement la fin des espoirs de qualification en coupe d'Europe, La Provence titrait "McCourt face à l'échec". En sous-titres, on pouvait lire que le propriétaire américain voyait partir en fumée ses investissements, que Rudi Garcia était plus que jamais sur la sellette, que Jacques-Henri Eyraud n'était pas certain de sauver sa tête, et que l'effectif s'apprêtait à subir une grande lessive. Des conclusions assez légitimes au vu du gâchis observé depuis l'été dernier et, plus globalement, après deux ans et demi de restructuration et 200 millions d'euros d'investissement. Mais, le football est tout sauf une science exacte, et en rachetant l'OM, Frank McCourt ne pouvait l'ignorer. On peut donc bien parler d'échec sur la saison et en tirer les enseignements qui s'imposent, mais on est quand même loin de la catastrophe industrielle évoquée par certains. Une nouvelle saison chassant la précédente, il s'agit maintenant de savoir comment va réagir le propriétaire.

"McCourt est très pragmatique et il est capable d'aller très vite dans ses décisions"

Il faut d'abord se souvenir d'où vient l'OM, avec une propriétaire qui avait hérité d'une affaire qu'elle n'avait pas voulue. Aujourd'hui, le club est détenu par quelqu'un qui a beaucoup investi pour l'avoir, dont les ambitions sont intactes et doté de moyens conséquents. Il ne faut pas non plus écarter les réussites, comme la restructuration du centre de formation, les partenariats avec les clubs de la région, ou encore l'exploitation du stade. Ne pas oublier également que l'OM a disputé une finale de coupe d'Europe en mai dernier. Mais une fois le constat établi, il faut maintenant passer à l'acte II. Ce nouveau volet du projet va nécessiter des changements, comme l'exigent les supporters. Reste à savoir quelle sera la nature de ces changements, et surtout si Frank McCourt est capable de trancher dans le vif. Selon un fin connaisseur du dossier, la réponse est oui, même si son manque d'attaches dans le monde du football peut entraver sa réflexion : "McCourt est très pragmatique et il est capable d'aller très vite dans ses décisions. Mais, il a un handicap qui est de ne pas avoir de réseau en Europe et en France pour l'aiguiller dans ce milieu très spécifique qu'est le football. Ce manque de connexions peut le limiter au moment de faire des choix. En revanche, il sait lire un classement ou un bilan financier et agir en conséquence". De quoi imaginer que Rudi Garcia est bien sur la sellette, et que sa récente prolongation ne devrait pas être un obstacle à un changement de cap à la tête de l'équipe. La réflexion est certainement différente concernant Jacques-Henri Eyraud, son partenaire depuis le début de l'aventure, et qui ne sera pas forcément considéré comme comptable de l'échec sportif de l'équipe.

Il doit trouver une tête de réseau incontestable

Puisque l'on parle de sportif et du manque de réseau de McCourt, il faut revenir à la genèse de l'histoire. Avant de constituer le duo Garcia - Zubizarreta, le nouveau propriétaire voyait les choses en grand. Au moment de l'acquisition, Franck McCourt avait même rencontré Arsène Wenger à Londres afin de recueillir son avis et surtout de tenter de le convaincre de partir à l'aventure avec lui. L'Alsacien ne savait pas encore s'il allait ou pas quitter Arsenal, mais il l'avait encouragé à aller au bout de sa démarche, l'assurant qu'il n'avait pas besoin de l'argent du Qatar pour réussir. Finalement, la référence football sera Andoni Zubizarreta, recruté avec la bénédiction de Rudi Garcia. Un nom incontestable en terme de prestige, mais pas en terme de recrutement puisque ce domaine appartient à l'ancien Lillois. C'est peut-être dans ce fonctionnement inversé que McCourt va intervenir, en remettant les choses et les hommes à leur place. Un entraîneur qui entraînera et un directeur sportif - Zubi ou un autre - qui recrutera.

"Sa priorité va être de renforcer le sportif et il a les moyens pour cela"

Dernière interrogation de taille : celle des moyens. Avec près de 80 M€ de déficit d'exploitation et après avoir lâché 200 M€, Frank McCourt, tout milliardaire qu'il soit, va-t-il continuer de mettre au pot ? C'est même la principale question, car on sait que la refonte de cet effectif aux cadres vieillissants ne se fera pas gratuitement, et que personne n'a envie de repartir avec cette équipe-là. "Je ne le vois pas couper le robinet, explique un proche de l'Américain. Il va plutôt essayer de trouver des solutions et poursuivre ses investissements. Il a à coeur de réussir avec l'OM, ne serait-ce que par rapport à son expérience chez les Dodgers de Los Angeles. Sa priorité va être de renforcer le sportif et il a les moyens pour cela. Il veut jouer dans la cour des grands et il va tout faire pour y être". Des propos rassurants, même si personne ne criera victoire avant l'arrivée. En attendant, les semaines qui suivent vont nous permettre de voir Frank McCourt à l'action, non pas pour la première fois, mais pour la mise en place rapide cet "acte II" que tout le monde réclame. Sa promesse d'investir 200 M€ a été tenue, on attend maintenant la suite.