Manque d'engagement ? Peut-être, mais pas que...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 28/02/2017 à 10:18
"Piétinés" selon La Provence, "fessés" d'après L'Equipe, les Olympiens comptent certainement les bosses sur leurs têtes après la débâcle de dimanche soir. Et encore, les titres des journaux sont plutôt gentils comparés à la colère des supporters qui, eux, n'hésitaient pas à parler de honte concernant leur triste prestation et surtout leur comportement sur le terrain. Evidemment, personne n'a jamais espéré les voir rivaliser sur le plan technique, tant cette équipe parisienne semble dominer son sujet, mais il y avait tout de même de quoi espérer, sachant que les hommes d'Emery s'étaient déjà inclinés à quatre reprises cette saison, et venaient même de lâcher deux points à domicile face aux modestes Toulousains. Un espoir douché dès les premières minutes par des Olympiens spectateurs du premier but de Marquinhos, puis durant tout le match face aux arabesques des Verratti et cie...
Alors, l'OM a-t-il vraiment pêché par manque d'engagement, comme semblent le déplorer les supporters ? Les coéquipiers de Pat Evra ont-ils vraiment pris ce match par-dessus la jambe ? Peut-être un peu, mais pour l'ancien latéral olympien Sébastien Pérez, le problème semble plus vaste que cela : "Au-delà de l'engagement, c'est surtout le manque de rigueur défensive sur les coups de pied arrêtés qui m'a frappé. Les Parisiens ont gagné tous les duels à ce niveau-là, c'est ça qui était frustrant, à l'image du premier but. Dès le départ, tout le monde est focalisé sur le ballon et personne n'assure son marquage dans l'axe du but". Des reproches que formule également l'ancien défenseur international Bernard Bosquier qui, lui, cible clairement la défense centrale et les choix de Rudi Garcia : "J'étais surpris de ne pas voir Sertic titulaire, alors que je l'avais trouvé bon face à Rennes. On a un gros problème dans l'axe depuis le début de la saison, et pour une fois qu'on peut y faire quelque chose de nouveau, on continue avec les mêmes. Pareil sur le côté gauche, où on sait qu'Evra n'est pas à 100% et on l'aligne quand même".
Mauvais placements défensifs, marquages élastiques, passes à l'adversaire... les Marseillais ont réalisé à peu près tout ce qu'il ne fallait pas faire dimanche soir, mais il faut reconnaitre qu'en face, les Parisiens ne leur ont guère laissé de temps pour se réorganiser. "On ne peut même pas parler de manque d'engagement, explique Bosquier. C'est un peu comme dans un toro où le mec au milieu n'arrive pas à attraper le ballon, au bout d'un moment, il explose. Ça m'a fait penser à OM-Ajax en 1974. Leur bloc montait et descendait ensemble, avec des phénomènes techniques comme Cruyff ou Keiser. On en avait pris cinq chez eux et deux chez nous, on n'avait rien compris". Quarante ans plus tard, ce sont les Verratti ou Pastore qui nous ont fait passer pour une équipe de poussins asthmatiques, notamment au milieu où les Vainqueur, Lopez et Anguissa ont passé leur temps à courir après le ballon sans jamais en voir la couleur : "Face à une équipe qui affiche autant de maîtrise technique, confirme Pérez, c'est compliqué de faire un pressing car tu t'essouffles rapidement. Paris étirait les lignes dans la largeur et créait ainsi des espaces au milieu, c'est là où l'OM a pêché. Quand tu laisses des espaces à Verratti ou Pastore, ils te transpercent entre les lignes avec leur coup d'oeil et leur qualité de passe. Au-delà de la défense, je trouve qu'on a été inexistants au milieu".
Des manques à combler très rapidement afin de ne pas plonger mentalement, et surtout de ne pas voir s'envoler le dernier espoir de remporter un titre cette saison. Dès demain, c'est en effet Monaco qui vient nous rendre visite en coupe de France. Monaco et sa première place au classement, son attaque record en Europe et sa pépite Kylian Mbappé. De quoi se faire de gros soucis, même si on peut espérer que Jardim sera contraint de faire reposer ses titulaires. De toute façon, quelle que soit l'équipe en face, Garcia et ses hommes doivent tout changer afin d'espérer quelque chose. Autant dire qu'avec aussi peu de temps devant eux, on n'est pas loin d'espérer un miracle...