Mais où est passé le vrai Luiz Gustavo ?

Dans le marasme de cet été olympien, où l'on se prend à jalouser les mercatos de Rennes ou de Saint-Etienne, un motif d'espoir maintient notre flamme. En effet, au-delà de l'arrivée d'André Villas-Boas, la perspective de repartir avec un Luiz Gustavo à son vrai poste, en clé de voute du milieu de terrain, nous a permis d'appréhender cette nouvelle saison avec une certaine confiance. En dépit d'une capacité de transferts proche du néant, l'idée de compter sur un Gustavo enfin débarrassé de ses allers-retours entre le milieu et la défense centrale nous permettait d'espérer un OM revanchard, loin des errements de la saison dernière. C'est raté, du moins pour le moment.

Deux premiers matches insipides face à Reims (0-2) et à Nantes (0-0)

Lors de sa première saison en Ciel et Blanc, le Brésilien a marché sur l'eau, et accessoirement sur les autres milieux de Ligue 1. Un règne certes interrompu lors de l'exercice suivant, mais Don Gustavo bénéficiait de circonstances atténuantes. Baladé à tous les postes par Rudi Garcia, l'ancien Munichois s'était fait à l'idée d'une fin de carrière très lucrative en Chine et avait lui-même reconnu avoir accusé le coup suite au refus de ses dirigeants. La nouvelle saison était donc l'occasion rêvée de retrouver un Gustavo de nouveau tranchant dans un 4-3-3 taillé pour lui et guidant l'OM sur le chemin du renouveau. Mais le come-back du guide connait de sérieux retards à l'allumage, à l'image de ses deux premiers matches insipides face à Reims (0-2) et à Nantes (0-0). Deux prestations sanctionnées respectivement d'un 4 et d'un 3,5 pour le Brésilien par Le Phocéen. Évidemment, Gustavo se débat dans une équipe incroyablement faible d'un point de vue physique et technique, mais à l'image d'un Mandanda qui surnage, on est en droit d'attendre la même chose de sa part.

Pardo : "Même s'il a fait une super saison il y a deux ans, il faut arrêter de croire que c'est un phénomène"

Au lieu de ça, le constat est étonnant, et surtout inquiétant. À l'image de ses coéquipiers du milieu de terrain olympien - qui est pourtant loin d'être quelconque sur le papier, Luiz Gustavo déroule un jeu d'une banalité affligeante. Au-delà d'un manque de physique évident, ses prestations techniques sont à l'avenant, au point de paraître un ou plusieurs crans au-dessous de ses adversaires nantais ou rémois dont on peine à retenir le nom. De quoi se demander si le Brésilien a bien fait de l'OM sa priorité cette saison, et surtout si son association avec ses partenaires du milieu a encore de l'avenir. En effet, comme la saison dernière, on s'aperçoit qu'entre lui et Kevin Strootman le doublon est évident, alors que ces deux éléments expérimentés devraient être capables de se compléter. La relation avec Morgan Sanson est également dramatiquement quelconque, tout comme avec Maxime Lopez la saison dernière. À croire que l'on a affaire à un joueur comme les autres, ce que n'est pas loin de penser l'ancien milieu olympien Bernard Pardo : "Ses prestations ne sont pas reluisantes, au même titre que le reste de l'équipe. J'ai l'impression qu'on l'a perdu la saison dernière et qu'on ne l'a pas retrouvé depuis. Ses changements de postes l'ont perturbé et il ne sait plus où il habite. Pour moi, Villas-Boas doit lui donner plus de responsabilités, il doit en faire le patron de l'équipe. Par exemple, je ne vois pas pourquoi il a confié le brassard à Mandanda et pas à lui, car un capitaine dans la cage ne sert à rien. Mais, au-delà de ça, même s'il a fait une super saison il y a deux ans, il faut arrêter de croire que c'est un phénomène. Il ne fait pas de passes de 30 mètres dans les pieds, il n'est pas le plus rapide... c'est un bon joueur, mais qui coule avec le bateau". 

Enfin, pour couronner le tout, la presse turque continue d'affirmer que Fenerbahçe n'a pas totalement abandonné la piste de Luiz Gustavo et garde le contact avec son agent. De quoi se demander s'il a encore bien la tête à l'OM. Au vu de ses prestations, on est en droit d'en douter...