Lyon-OM : deux prétendants au podium très loin du compte
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 01/10/2020 à 01:00
Alors que les deux rivaux s'affrontent dimanche, leur début de saison reste bien loin des attentes.
Puisque le calendrier de la LFP a décidé que l'OM allait débuter son marathon par des affiches, c'est encore un gros du championnat qui se présente dimanche, puisque les Olympiens se rendent à Lyon pour la 6e journée de Ligue 1 (21 heures). Un choc qui s'annonçait comme un sommet, puisque le demi-finaliste de la Champions League accueille le vice-champion de France de la saison dernière. Mais, puisqu'il est écrit que ce début de championnat bouscule toutes les prévisions, on s'aperçoit que ce Lyon-OM va confronter deux équipes qui semblent avoir perdu en cours de route toutes leurs certitudes. En effet, même si le constat en terme de points n'a rien de très alarmant après cinq journées (8 pour l'OM, 6 pour Lyon), celui sur le jeu développé par les deux équipes laisse songeur, et c'est un euphémisme. Pour faire simple, les deux prétendants au podium sont loin du compte, sur le plan individuel et collectif.
"Après le Final 8, Lyon se retrouve en Ligue 1 dans des matches où il doit faire le jeu, et c'est complètement différent"
Alors, pourquoi des défaillances aussi prononcées avec des effectifs qui n'ont pratiquement pas changé d'une saison sur l'autre ? Le Phocéen a posé la question à Eric Roy, ancien milieu de terrain des deux clubs. Pour lui, les problèmes sont assez simples à identifier, mais pas forcément à résoudre : "Je vois d'abord le niveau physique global de joueurs qui ne sont clairement pas prêts. Concernant l'OM, on voit que Thauvin a forcément un coup de mou après une saison blanche et les efforts déployés pour revenir. Il y a aussi Payet, dont on connait les problèmes de poids après les périodes d'inactivité et qui me semble de nouveau confronté à ça. On voit aussi des joueurs en crise de confiance, comme Benedetto, ou Rongier qui nous a toujours habitués à mieux. Dès que trois ou quatre cadres sont en peu en dessous, le jeu de l'équipe s'en ressent. Après, concernant Lyon, c'est très insuffisant aussi, mais les raisons sont différentes à mon sens. Ils ont fait un très bon Final 8 de C1 face à de très grosses équipes, avec un plan de jeu très identifié dans un contexte où ils n'avaient pas la possession. Là, ils se retrouvent en Ligue 1 dans des matches où ils doivent faire le jeu, et c'est complètement différent. De plus, ils ont vécu une expérience très forte sur le plan émotionnel et sont forcément en train de le payer. En gros, Villas-Boas et Garcia doivent travailler sur tous ces points pour retrouver des équipes performantes".
"Villas-Boas gagnerait à tenter un nouveau système. Je suis même sûr qu'il travaille là-dessus aujourd'hui"
En ce qui concerne André Villas-Boas, on a beaucoup parlé ces derniers jours de l'idée d'un changement de système pour l'OM, qui pourrait permettre à certains joueurs d'être plus efficaces. On ne sait pas si le Portugais y réfléchit pour Lyon, mais cette affiche est peut-être le bon moment pour tenter quelque chose. "Ce qui est étonnant, c'est que cette équipe qui a montré de très belles valeurs la saison dernière et qui n'a pas bougé ait autant de mal à se remettre dans le bon sens, explique Eric Roy. C'est pour ça que je pense qu'ils ne sont pas prêts physiquement et que cela va revenir au fil des matches. Après, quand ça ne marche pas, c'est toujours le bon moment pour changer quelque chose, et je pense que Villas-Boas gagnerait à tenter un nouveau système. Je suis même sûr qu'il travaille là-dessus aujourd'hui. Pourquoi ne pas repositionner Payet derrière l'attaquant, par exemple ? On pourrait imaginer à sa place un Sanson à gauche, dans un rôle à la Matuidi en équipe de France. C'est un coup à tenter, à mon sens". Côté lyonnais, on cogite aussi certainement, d'autant que Rudi Garcia suscite pas mal de questions en interne actuellement. Lui aussi dispose de très bons joueurs comme Depay, Aouar, Dembélé, Guimaraes et d'autres, et il est loin d'en tirer le meilleur. Alors, Villas-Boas et Garcia, même combat ? On n'ira jamais jusque-là, mais les deux ont du pain sur la planche pour remettre à flot leur équipe.