Lopez : le minot est déjà indispensable
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/11/2016 à 07:00
Professionnel à 16 ans, Maxime Lopez vit sa vie de footballeur à une cadence accélérée, comme tous les surdoués de l'histoire du football. Dans son cas, le terme "surdoué" n'est pas usurpé, il saute aux yeux. D'abord de ceux qui l'ont suivi au centre de formation de l'OM, lorsqu'il attirait déjà les regards de grands clubs étrangers, mais surtout de la France entière depuis une quinzaine de jours. En effet, après être resté en couveuse sous l'ère Passi, le minot éclate au grand jour avec l'arrivée de Rudi Garcia. Resté sur le banc du Parc des Princes lors du Clasico, il a mis un pied dans le onze de départ en coupe de la Ligue à Clermont et semble bien décidé à ne plus en sortir. Il faut dire que Lopez fait tout pour se rendre indispensable. Lors des deux dernières sorties de l'OM, face à Bordeaux et à Montpellier, le petit Maxime a réalisé un véritable show dans un contexte pourtant difficile. Il est même la seule vraie satisfaction de ces deux matches "purges", au sein d'un jeu collectif proche du néant, comme l'expliquent les consultants du Talk Show en vidéo.
Des statistiques impressionnantes pour un élément de son âge, avec plus de 100 ballons touchés à chaque fois et un pourcentage de passes réussies digne d'un ténor du milieu (87% face à Bordeaux et 94% à Montpellier). Une démonstration saluée par le coach bordelais Jocelyn Gourvennec, un connaisseur en la matière : "C'est un joueur très intéressant, un vrai joueur de passes, il se met dans les bons espaces pour évoluer, c'est un bon relais, un très bon organisateur". Et si l'on peut faire dire tout et n'importe quoi à des statistiques, il est à relever qu'un bon tiers de ses passes se situe dans les 30 mètres adverses, ce qui ne laisse guère de place au doute. Lopez bouge, propose, demande le ballon et sait le rendre dans la course et dans le bon tempo, cherchant constamment à casser les lignes adverses, ce qui le différencie d'un Diarra qui ne tient pas la comparaison actuellement. "C’est celui qui a couru le plus sur ce match, expliquait Rudi Garcia après Bordeaux. Il est très actif, je lui demande de toucher beaucoup de ballons pour faire jouer les autres". Une responsabilité énorme pour un joueur de son âge, un peu à l'image d'un Xavi dans ses jeunes années barcelonaises, mais qu'il assume comme un vieux briscard de 30 ans.
Le journaliste Florent Toniutti, du site Chroniquestactiques.com, s'est d'ailleurs livré à une analyse très complète des matches de Maxime Lopez face à Bordeaux et à Montpellier (lire ici). Pour lui, la comparaison avec Xavi, toutes proportions gardées, n'est pas anodine : "C'est un bon exemple de profil type, auquel on peut ajouter le Nasri de Séville. Pour prendre un exemple plus proche, il y a le jeune Koziello à Nice. On peut penser aussi à Verratti qui, comme Lopez, descend très bas pour demander les ballons. L'idéal pour Rudi Garcia serait de recruter un défenseur central capable de prendre en charge la relance, afin que Lopez puisse évoluer un cran plus haut. Mais, pour l'instant, il est le seul Marseillais capable de remonter le ballon. À l'image d'un Xavi, Lopez doit évoluer plus haut, ce qui pourrait être le cas lorsque Vainqueur reviendra dans l'équipe. En tout cas, son profil de vrai joueur de ballon est une très bonne nouvelle pour l'OM et pour l'équipe de France à moyen terme. Lui et Koziello vont combler ce manque de joueurs techniques au milieu dans le football français".
Pour l'instant, ce sont les Bleuets qui vont profiter de la science du jeu du minot qui fête sa première convocation avec l'équipe de France U20. Mais les premiers pas tant attendus de Lopez sous le maillot olympien ressemblent bien à un boulevard qui pourrait le conduire très très haut...