Lopez : il était temps de souffler
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/03/2017 à 07:00
S'il y a beaucoup à jeter dans cette saison 2016-2017 de l'OM, principalement au niveau sportif, cet exercice restera tout de même dans les mémoires pour plusieurs raisons. Tout d'abord le départ tant attendu de Margarita Louis-Dreyfus et de son équipe, mais aussi l'arrivée de Frank McCourt et ses hommes, le retour de Dimitri Payet, et surtout ce qui nous intéresse aujourd'hui : la révélation Maxime Lopez. En effet, le minot surdoué que tout le monde attendait n'a pas déçu, bien au contraire. Ignoré par Franck Passi en début de saison, il a été lancé dans le grand bain sans brassards par Rudi Garcia et s'est vite fait une place au soleil, remportant même le trophée de meilleur joueur de Ligue 1 deux mois après ses débuts, tout cela à seulement 19 ans.
Mais cette success-story tant appréciée des Marseillais ne doit pas nous aveugler et se retourner contre le principal intéressé. Principal manieur de balle de cette équipe bancale dès ses débuts, avec des statistiques stupéfiantes en terme de ballons touchés et de kilomètres parcourus, il était tout de même peu probable que le minot puisse enchaîner les rencontres sur les mêmes bases tout au long de la saison. Il était également évident que les adversaires finiraient par prendre confiance du phénomène en resserrant le marquage et en limitant son champ d'action. Des craintes avérées lors des derniers matches, notamment face à Monaco, Paris et à Nantes, où le jeune Lopez a soudain fait son âge. "L'éclosion de ce gamin a été super rapide, explique un entraîneur de Ligue 1, et le contexte marseillais se rajoute à ça, avec une énorme attente pour un petit du cru. Il faut quand même savoir qu'on lui a donné les clés de l'OM du jour au lendemain, alors qu'il n'avait même pas une saison de CFA dans les jambes ! Psychologiquement, il faut déjà assumer ça, et physiquement aussi, car son jeu est basé sur une grosse mobilité. Très logiquement, il a piqué du nez sur le plan physique sur les derniers matches et Garcia l'a vu, d'autant qu'il a mis en place une organisation où il n'y a pas de place pour tout le monde".
Longtemps focalisé sur le ticket Vainqueur-Lopez-Anguissa jusqu'à la trêve, Rudi Garcia avait misé sur un milieu technique et joueur après le mercato, avec l'arrivée de Morgan Sanson. Une formule séduisante sur le papier, mais dont le manque d'impact physique s'est rapidement avéré criant, y compris avec l'apport de Grégory Sertic à Metz. Il fallait donc réagir et rebooster le moteur d'un milieu systématiquement dominé. Vainqueur étant le seul numéro six de métier et Sanson affichant une forme ascendante, restait le cas Lopez, en nette baisse de régime. L'inévitable s'est donc produit dimanche à Lorient, avec de plus un remaniement tactique déjà aperçu face à Monaco. L'OM est passé à un 4-2-3-1 plus sécurisant avec un axe défensif Vainqueur-Anguissa et un Sanson situé plus haut derrière l'attaquant. L'ex-Montpelliérain a pu ainsi afficher sa forme et son adresse dans les 30 derniers mètres, tandis que les deux premiers cités ne faisaient qu'une bouchée des milieux adverses. "Sanson a les qualités pour jouer derrière l'attaquant, confirme notre source, et le passage à deux milieux défensifs est une bonne chose, car Vainqueur était trop isolé, un peu comme l'était Imbula à l'époque de Bielsa. L'occupation du terrain est beaucoup plus rationnelle comme ça, d'autant plus que les latéraux de l'OM ont tendance à attaquer".
Évidemment, la seule photo d'une victoire chez le dernier de la Ligue 1 ne condamne pas Maxime Lopez au banc jusqu'à la fin de la saison. Mais elle a prouvé que les places n'étaient pas figées et que Garcia continuait de chercher la bonne formule, avec ou sans lui. Reste à Maxime à recharger ses batteries dans l'optique d'une dernière ligne droite où il aura son mot à dire, après un arrêt au stand qui ne peut lui faire que du bien.