Lihadji : le premier coup "mercato" de Zubi ?

C'est un fait : le mercato de l'OM connait des ratés au démarrage. Et si on connait l'origine de la panne - les moyens financiers - il manque toujours la pièce essentielle pour y remédier : le cash. Très discret depuis son arrivée en octobre 2016, Andoni Zubizarreta est aujourd'hui le mécanicien en chef du recrutement olympien, mais aussi le responsable des ventes. Il lui revient donc de réussir à vendre encore un ou deux joueurs (après Lucas Ocampos) pour pouvoir enfin monter une équipe susceptible de jouer un rôle cette saison en Ligue 1. On connait les priorités, avec l'arrivée d'un défenseur central (Gnagnon, Medel...) et celle d'un buteur, dont le portrait-robot ressemble de plus en plus à Dario Benedetto, le buteur de Boca Juniors. Mais, Zubi a un autre dossier sur le feu, et s'il ne s'agit pas du joueur miracle qui va porter l'équipe cette saison, sa popularité grandissante chez les supporters en fait un véritable enjeu. Il s'agit évidemment du jeune attaquant Isaac Lihadji (17 ans).

"Avec l'effet loupe de l'OM, c'est tout bénef' pour ses agents qui vont négocier les doigts dans le nez"

Dans la grisaille inquiétante des premiers matches amicaux olympiens, l'international U17 a été l'une des rares satisfactions, ou du moins une jolie curiosité, comme l'expliquait récemment André Villas-Boas. Du coup, son nom enflamme la toile des suiveurs de l'OM sur le net, et ces derniers somment le club de lui faire signer son premier contrat pro sur-le-champ. L'affaire est en cours, et elle se présente plutôt bien, même si l'entourage du gamin ne s'exprime pas sur le sujet. Ce weekend, Andoni Zubizarreta a rencontré son représentant en marge du match amical à Glasgow et, selon L'Équipe, un contrat de trois ans (plus deux en option) lui aurait été proposé. On ne connait évidemment pas le montant, mais la durée est assez exceptionnelle pour un cas comme celui-ci. "C'est un cas particulier, explique au Phocéen un technicien du centre de formation qui a eu le joueur sous son aile depuis son arrivée à l'OM en provenance du FC Septèmes. Il est bourré de talent, mais je trouve qu'on s'enflamme trop à son sujet. Il ne faut pas oublier que c'est un gamin en pleine formation, pas un joueur qui peut postuler dès maintenant pour l'équipe première, et il faut le protéger. Là, avec l'effet loupe de l'OM, c'est tout bénef' pour ses agents qui vont négocier les doigts dans le nez. On lui a proposé un contrat pro il y a trois mois, avec les autres jeunes qui ont signé depuis. Mais là, son exposition soudaine change complètement la donne".

Un contrat loin des standards habituels pour les jeunes pros

Un buzz qui complique la tâche du club, qui doit négocier avec l'agent de Lihadi : un certain Moussa Sissoko qui gère également la carrière de l'attaquant du Barça Ousmane Dembélé. Normalement, un jeune de l'OM qui signe un premier contrat professionnel se voit proposer entre 10 et 15 000 euros mensuels pour une durée d'un an, avec une prime à la signature. Là, ce sera forcément une autre paire de manches. "Ils doivent demander au moins 50 000 euros mensuels, estime notre source, comme pour Kamara à l'époque, et sur une durée plus longue. La difficulté est là, il faut réussir à garder le contrôle pour ne pas faire n'importe quoi". Ne pas céder à une pression de plus en plus forte dans une situation qui s'y prête, pour résumer. En tout cas, ce dossier sensible est l'occasion de voir Andoni Zubizarreta enfin à l'oeuvre. En gardant à l'esprit qu'il existe un chantier encore plus important, et de loin : la mise en place d'une équipe qui tient la route.