Lihadji : le point sur le dossier
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 24/08/2019 à 01:00
Les négociations pour la signature du premier contrat pro d'Isaac Lihadji à l'OM se poursuivent, mais aucun accord n'a été trouvé pour le moment.
Alors que l'OM vit un été compliqué avec un mercato jugé décevant par les supporters, un dossier s'est imposé à la surprise générale au milieu des recherches - pourtant primordiales, d'un avant-centre ou d'un latéral gauche. Il faut dire que personne n'avait vu le coup venir avec le jeune ailier Isaac Lihadji (17 ans), certes remarqué la saison dernière avec les U17 et les U19, mais pas au point de devenir une préoccupation centrale de l'intersaison. Pourtant, dans cette période de préparation mouvementée avec l'arrivée d'André Villas-Boas et des matches amicaux laborieux, une éclaircie a su percer la grisaille avec les accélérations du gamin formé au FC Septèmes. Du talent à revendre, un temps de jeu inattendu offert par le Portugais, et au final, certainement le buzz de l'été. Un buzz provoqué aussi bien par ses entrées en jeu remarquées que par le suspense autour de son premier contrat pro à l'OM, lui dont le bail d'aspirant au centre de formation se termine en juin 2020.
"La formation est devenue un jeu de paris qui peut rapporter gros, mais aussi vous mettre dedans"
Le problème est simple, et il ne concerne pas que l'OM puisque la plupart des clubs français y sont désormais confrontés. À l'image d'un William Saliba à Saint-Etienne (18 ans, acheté cet été par Arsenal puis prêté aux Verts pour la saison) ou d'un Eduardo Camavinga à Rennes (16 ans, convoité par le Barça, le Real et Dortmund), Isaac Lihadji n'a même pas étrenné ses crampons en Ligue 1 qu'il a déjà une bonne partie du Top 10 européen sur le dos. Il y a encore très peu de temps, le cheminement normal voulait, à quelques exceptions près, qu'un élément brillant du centre de formation s'engage d'abord avec son club avant de tenter l'aventure à l'étage au-dessus, mais aujourd'hui, la donne a radicalement changé. "Il y a deux problématiques concernant ce phénomène, confie au Phocéen l'agent de plusieurs pépites françaises. Tout d'abord, il y a l'inquiétude de ne pas avoir de temps de jeu. On pense aux nombreux talents du PSG qui ont préféré s'exiler, comme Coman, Moussa Dembélé, Zagadou et tant d'autres. Et puis, il y a la question financière. L'agent de Lihadji joue sur du velours en mettant sous les yeux des dirigeants de l'OM les propositions des gros clubs intéressés par le joueur. Ce dernier peut aussi se dire que si son club donne autant à des jeunes comme Caleta-Car ou Radonjic, il n'y a pas de raison de toucher dix fois moins. C'est un problème à double tranchant, car en ne cédant pas, on peut perdre un futur grand joueur, et en cédant, on peut surpayer un élément qui ne va pas confirmer. La formation est devenue un jeu de paris qui peut rapporter gros, mais aussi vous mettre dedans".
Son agent : "Je ne suis pas inquiet, on est en discussions"
Concernant Lihadji, l'OM va donc devoir prendre des risques, et les dirigeants semblent décidés à l'inclure dans le projet, comme l'expliquait récemment l'agent du gamin Moussa Sissoko à RMC Sport : "Les négociations ne sont pas bloquées. Nous avons encore échangé récemment avec Zubizarreta. Après dans une négociation, il y a le sportif et le financier et il faut trouver le juste équilibre. Je ne suis pas inquiet, on est en discussions". En clair, Moussa Sissoko souhaite un vrai contrat à la hauteur du talent de son joueur, mais aussi la garantie d'un temps de jeu conséquent (Lihadji est resté sur le banc lors de la 1ère journée face à Reims et il est actuellement avec les U18 français). Concernant le volet financier, les discussions continuent d'évoluer, mais très lentement. Fin juillet, La Provence révélait que l'écart entre ce que propose l'OM pour Lihadji et ce que demandent les représentants du joueur allait "du simple au triple". Aujourd'hui, les positions se rapprochent, mais sont encore loin de se rejoindre. Géré par Andoni Zubizarreta, le dossier Lihadji (tout comme celui de Bouba Kamara) peut attendre la fin du mercato, qui occupe prioritairement le Basque aujourd'hui, mais guère plus...