Les secrets d'une séance de tirs au but réussie
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 12/04/2018 à 11:01
Hier mercredi, en conférence de presse, Rudi Garcia assurait avoir passé au crible le jeu du RB Leipzig, mais aussi avoir prévu l'éventualité d'une prolongation et surtout d'une séance de tirs au but : "Depuis dimanche, on les travaille tous les jours. On le fera encore aujourd'hui". Il faut dire qu'avec ce score de 0-1 au match aller, la possibilité d'un tel final est tout à fait envisageable, d'où l'importance de bien s'y préparer.
Au-delà des tireurs, certainement déjà désignés par le coach, le principal intéressé par ce travail est bien sûr Yohann Pelé. En l'absence de Steve Mandanda, c'est l'ancien Toulousain qui portera le destin de l'équipe dans cet exercice si particulier. Un job que Pelé connait bien, même si sa morphologie n'est peut-être pas la plus adaptée pour cet exercice, comme l'explique l'ancien entraîneur des gardiens du centre de formation olympien Bernard Grégori : "Steve est moins grand, donc un peu plus tonique et plus rapide pour se coucher, ce qui est un plus sur les penalties. Mais Yohann, avec sa grande taille, a un avantage en terme d'envergure, et cela peut aider pour aller chercher du bout des gants un ballon au ras du poteau".
Dans ces matches à élimination directe, l'exercice des tirs au but est évidemment primordial et occupe une grosse partie du travail du staff technique dans les jours précédant un match. Les entraîneurs des gardiens occupent un rôle stratégique très important depuis leur banc, et ils peuvent s'avérer décisifs, comme nous le détaille un technicien de Ligue 1 : "Avec les nouvelles technologies, on a tous les penalties tirés sur les dernières saisons par tous les tireurs adverses. Avec cette base de données, on a notre iPad sur le banc et on indique à notre gardien où le penalty est susceptible d'être tiré. Il ne s'occupe de rien et il a juste à nous regarder sur le banc. On a trois codes, avec le côté droit, le gauche et l'incertitude. Si Steph Cassard indique à Pelé le côté droit, cela veut dire à la droite du gardien. Ça se fait au dernier moment, on ne leur pollue pas la tête avec ça dans la semaine, tout vient du banc juste avant le tir".
Une fois toutes ces données intégrées, il y a le talent du tireur et surtout le style de penalty tiré. "De plus en plus, les tireurs ont une course d'élan lente et attendent de voir de quel côté part le gardien. C'est la grosse difficulté. On voit d'ailleurs de plus en plus de "Panenka", avec une frappe plus ou moins appuyée plein centre. Si elle est bien effectuée, avec assez de hauteur pour éviter les pieds du gardien, c'est imparable. Mais ça demande beaucoup de talent et d'assurance de la part du tireur". Au final, même si la technologie aide, le football reste avant tout une question de talent. Et heureusement...