Le Vélodrome, un lieu de pouvoir

Si la rénovation du stade Vélodrome n'a pas augmenté de manière significative la capacité d'accueil du stade, elle en a grandement modifié la répartition. Outre le fait de faire bénéficier d'un toit pour chaque virage, permettant aux chants des supporters de résonner plutôt que de s'échapper au premier coup de vent venu, le Vél est désormais doté d'un 8500 mètres carré de salons privatifs et de 5000 places VIP ou siège affaires.

Une évolution qui a amené Le Point à faire sa couverture avec le tifo déployé avant OM-PSG sous un titre "Marseille, les vrais lieux de pouvoir". Il y aurait donc un autre match qui se dispute en même temps que celui des hommes de Marcelo Bielsa. "Le Vélodrome n'est pas un lieu de business à proprement parler, mais rien ne vaut la mi-temps d'un match pour rencontrer et échanger avec des gens qu'on n'arrive pas à accrocher dans la semaine, explique dans l'hebdomadaire Jean-Luc Chauvin, président de l'union patronale dans le département. Le fréquentant régulièrement, je n'y ai jamais vu de contrat signé, mais pas mal d'affaires avancer. Le cadre décontracté fait que les gens se détendent et les difficultés se contournent plus facilement". L'ancien joueur de l'OM Jean-Christophe Marquet en sait quelque chose. Il a fondé il y a quelques années "Le Club des Masters", un lobby regroupant 86 chefs d'entreprise de la région, qui se réunissent pour fédérer le tissu économique local autour d'évènements gastronomiques, culturels et sportifs. Il nous explique qu'il ne pouvait pas passer à côté d'une loge de 16 places au Vélodrome. "C'est un moyen supplémentaire pour augmenter et fidéliser notre réseau professionnel. On met les gens dans des conditions différentes. Et c'est vrai que les liens se créent car ils se voient plus souvent, dans un contexte qui est le meilleur possible" détaille l'ancien arrière latéral.

Au départ, celui qui a également joué à Gênes, Nice ou encore Cannes, organisait un tournoi sur la pelouse du Vél avec les différentes entreprises de la région. Il s'est rendu compte que la demande était telle qu'il fallait également passer par la case spectateur des matchs de l'OM. Au point de devoir gérer des périodes délicates, comme les jours précédant un OM-PSG, où il faut distribuer les précieux accès alors que tout le monde veut évidemment en être. "C'est vrai que c'est dur, mais je préfère avoir 19 matchs comme celui-ci. Ca veut dire qu'il y a un engouement, une envie de soutenir Marseille, c'est mieux que de supplier les gens de venir à certains matchs. Le spectacle en valait la peine et j'espère qu'il y aura beaucoup plus de matchs comme ça l'année prochaine" rajoute Marquet. 

La fièvre de l'OM concerne donc tous les Marseillais, des couches les plus populaires aux plus fortunés. Dans ces loges prestigieuses, Le Point a noté les passages de VIP tels que Franck Ribéry et Samir Nasri, qui continuent donc de suivre leur ancienne équipe, mais aussi et à titre privé, de Patrick Kanner, le ministre de la Jeunesse et des Sports, du Prince Albert de Monaco, de Manuel Valls et même de Ségolène Royal.

> L'interview de Jean-Christophe Marquet sur le sujet en vidéo.