Le jour où... Rolando envoya l'OM en finale

On poursuit la rubrique "Le jour où..." qui met à l'honneur vos meilleurs souvenirs en tant que supporter de l'OM. Nous en publierons régulièrement sur Le Phocéen. Ce jeudi, Jul.Se nous raconte comment il a vécu la demi-finale de Ligue Europa entre Salzbourg et l'OM, en 2018.

Salzbourg-OM 2018

"Né et élevé aux abords du stade Vélodrome, derrière le Lycée Daumier et le parc Borely, c'est à pied que je me suis rendu la première fois au stade. Emmené par ma mère un soir d'OM Sochaux où, si mes souvenirs sont bons, notre équipe terrasse un piètre adversaire quatre buts à deux. Dans un stade pas encore pourvu de son toit, ce match sans grand intérêt et sans grand enjeu aurait pu pourtant figurer tout en haut de ma liste de mes plus beaux souvenirs à l'OM. Mais non. Paradoxalement, mon plus beau souvenir ne s'est pas forgé à quelques centaines de mètres de chez moi, dans les travées de Ganay, ou là-haut, aux côtés des pulls orange des South Winners. Mon plus beau souvenir, c'était à 800 kilomètres du stade, dans une ville pourtant on ne peut plus éloignée de la ferveur marseillaise, à Paris. Mon plus beau souvenir, c'est avec mon grand frère, un soir de fin avril 2018, dans un bar parisien inondé de supporters bleus et blancs ruisselant de sueur et de stress. Dans un refuge tellement incongru au coeur de Paris, près de Ménilmontant, on s'est tous retrouvés là, nous les supporters de l'OM, les "expatriés" étudiants ou travaillant comme moi dans la capitale ou les fans locaux, qui vivent leur passion "à distance". Les voix esquintées et les fronts dégoulinant de stress dans une promiscuité étouffante, on a lancé inlassablement nos chants, jusqu'au bout du suspens. Jusqu'à ce que Rolando glisse cette merveille de déviation et nous envoie en finale. Tremblement de terre. Étreintes passionnées entre inconnus. Cris de joie extatiques. Alors, dans la panique et au milieu de la marée humaine de fadas, j'attrape mon frère, avec qui c'est toujours pas facile. Je le serre bien fort dans mes bras, puis on se précipite dehors, sous les fumigènes déjà bien allumés, au milieu de la circulation. La circulation est bloquée en plein Paris et quelques passants nous assènent de timides "ici c'est Paris", "cassez-vous les Marseillais". Pas grave, ce soir on n'est pas rue Oberkampf, dans le 20e arrondissement, mais sur la Cannebière. Allez l'OM."

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