"Labrune a besoin de se justifier auprès de MLD"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 23/04/2015 à 07:00
Dans un dossier consacré au "cirque" actuel qui anime le football français, entre les petites phrases des dirigeants, les tweets d'Aulas ou les histoires de caméras en coulisses, France Football se penche, notamment, sur le cas de Vincent Labrune. En effet, longtemps à l'abri du battage médiatique, le président marseillais est sorti du bois ces dernières semaines pour se lancer dans un combat tous azimuts contre l'arbitrage, Jean-Michel Aulas ou encore les caméras de Canal Plus. Une offensive spectaculaire, alors que les places qualificatives pour la Ligue des Champions s'annoncent plus chères que jamais. Pour un ancien dirigeant marseillais, interrogé par le magazine, "Labrune, déçu de voir ses rêves de grandeur partir en fumée, a adopté une position extrêmement dure sur plusieurs sujets. C'est un pari osé, un combat périlleux. (...) Il n'y a absolument personne autour de lui pour lui adoucir ses ardeurs. Margarita Louis-Dreyfus a beau être très sensée, elle regarde l'OM de trop loin." . Il faut dire que ce sont plus de 40 millions d'euros qui pourraient passer sous le nez de l'OM en cas d'échec au pied du podium, et la promesse d'une saison prochaine très difficile, d'où cette nervosité ambiante à l'OM, et notamment chez son président.
Alors, stratégie payante ou pas ? Le Phocéen a interrogé l'un de ses prédécesseurs au poste, Christophe Bouchet :
- Suite aux polémiques sur l'arbitrage et à la chute des résultats, Vincent Labrune a-t-il raison de ruer dans les brancards ?
"Vincent est un garçon qui sait parfaitement naviguer. Maintenant, la question est de savoir quel port il rejoint. Aujourd'hui, il a besoin de se justifier auprès de son actionnaire, car, vraisemblablement, les résultats sportifs de cette saison vont la contraindre à injecter de l'argent à l'intersaison, une nouvelle fois. C'est une stratégie, à tort ou à raison, qui est clairement orientée à destination de son actionnaire."
- En même temps, l'OM peut s'estimer lésé ces derniers temps...
"Bien sûr, mais sa communication extérieure fait porter à tous les acteurs extérieurs les problèmes actuels de l'Olympique de Marseille. Les messages qu'il envoie, ils ne sont pas pour les supporters, au monde du football ou à Jean-Claude Gaudin, ils sont pour Margarita Louis-Dreyfus, sur le thème 'Si nous avons échoué, c'est que des gens se sont mis en travers de notre route'. Quand, après Bordeaux, il déclare que l'actionnaire (qui était présente au stade) a pu voir d'elle même ce qu'il se passait, il avait gagné son match personnel."
- Il aurait dû rester plus discret, comme depuis le début de la saison ?
"L'avantage, et en même temps l'inconvénient, c'est qu'il a réussi le tour de force de vendre Marcelo Bielsa comme un magicien. Pour son bien, et peut-être pour son mal demain, les supporters ont complètement adhéré à ça. Il y aurait eu quelque part dans le monde un entraîneur magique. C'est le choix de communication qui a été fait, mais ça n'existe pas ! On sait depuis longtemps que ça n'est pas possible. La responsabilité d'un entraîneur sur les résultats d'une équipe est limitée dans la durée. C'est l'ensemble dirigeants - entraîneur - équipe qui compte, comme au Barça, au Real ou au Bayern. L'un sans les autres, ça ne marche jamais longtemps, j'en ai fait l'expérience".
- À terme, peut-il être menacé en cas d'échec à la fin de la saison ?
"Je ne crois pas, et ce n'est pas le sujet. La stabilité du management est une chose très importante, surtout dans un club comme l'OM, et si j'étais MLD, je ferais le choix de la stabilité. Vincent a des qualités, et la stabilité doit primer sur le reste".