Dimanche, l'OM s'est emparé de la quatrième place en battant Saint-Etienne 2-0. Une victoire sur un membre du Top 4, enfin, et surtout la poursuite d'une remontée spectaculaire entamée il y a un mois à Dijon (1-2), alors qu'on se demandait comment Jacques-Henri Eyraud allait pouvoir faire l'économie de son premier limogeage d'entraîneur. En effet, après une victoire sans relief à Caen (0-1), Rudi Garcia voyait le soufflet retomber immédiatement avec une nouvelle défaite à domicile face à Lille (1-2), puis une autre à Reims (2-1). La sanction semblait alors inévitable, en dépit d'une prolongation récente qui semblait être le seul frein à l'inévitable issue. Mais c'était sans compter sur une combinaison d'éléments favorables comme l'arrivée de Balotelli, un calendrier abordable, et surtout une redistribution des cartes qui, elle, n'appartient qu'à l'entraîneur olympien.
Les gros salaires sur le banc
En règle générale, lorsqu'une solution marche, les "On vous l'avait dit depuis longtemps" fleurissent dans la foulée. Normal. Mais là, il faut bien reconnaitre que cette nouvelle donne n'avait rien d'évident. Bien sûr, le passage au 4-4-2 semblait s'imposer avec l'arrivée de Mario Balotelli, mais reconnaissons que pour le reste, Garcia nous a surpris. En effet, écarter Adil Rami au profit d'une charnière Kamara / Caleta-Car ne coulait pas de source. Relancer un Germain contesté par tout un stade non plus. Enfin, et c'est certainement sa mesure la plus spectaculaire, mettre Luiz Gustavo, Strootman et Payet sur le banc encore moins. Puisque l'on a beaucoup parlé salaires cette saison, c'était quand même un trio à un million et demi d'euros mensuel qui démarrait la rencontre en survêt'. Pas rien...
"Il a reconstitué un groupe avec qui il peut de nouveau travailler"
Cette mise au banc des cadors ressemble à un dernier coup de poker de la part d'un entraîneur qui devait, de toute façon, trouver un levier à actionner pour sauver son équipe et sa tête. Mais, réduire ce changement de cap aux derniers soubresauts d'un coach en fin de course est un peu trop réducteur. "C'est vrai qu'on allait dans le mur, explique au Phocéen l'ancien milieu olympien Bernard Pardo. Il fallait prendre des décisions fortes et Rudi les a prises. Bien sûr, il y a Balotelli qui carbure d'entrée, et ça, c'est fantastique. Mais il a reconstitué un groupe avec qui il peut de nouveau travailler, car si ça continuait comme ça, c'était intenable. Il se passe de grands noms, donne les clés du jeu à Maxime Lopez et ce dernier s'en est emparé avec beaucoup de talent. Encore une fois, Balotelli est le messie dans cette affaire, mais pour le reste, Garcia a pris de vraies décisions". Des décisions qui auraient évidemment pu mal tourner, car on imagine la pression sur les épaules du coach si l'OM était rentré au vestiaire à la mi-temps à 0-0, voire 0-1, dimanche dernier. Tout le monde se serait demandé ce que faisait le trio Payet / Gustavo / Strootman sur le banc. Mais, le score et surtout les joueurs qu'il a choisis lui ont donné raison jusqu'au bout. De quoi poursuivre dans cette voie dimanche prochain à Nice ? On n'en sait rien, mais Garcia sait désormais sur quoi il peut s'appuyer, et c'est déjà beaucoup.