Jean-Claude Gaudin et son opposant PS Patrick Mennucci n'ont pas du tout la même vision pour l'avenir du Vélodrome, et même de l'OM. Ambiance !
Mercredi dernier (hier), le maire UMP de Marseille Jean-Claude Gaudin se faisait ovationner au local des Winners, sous les applaudissements nourris de Vincent Labrune et José Anigo.
Les deux patrons du club, sans cacher leur sympathie pour le premier magistrat de la ville, tenaient tout de même à préciser la démarche apolitique de leur visite de courtoisie au local de la rue Loubon : "On ne s’immisce pas dans un domaine qui n’est pas le nôtre. L’OM doit s’intéresser à tous les Marseillais, indépendamment des clivages. Si je suis venu aujourd’hui, c’est parce que les Winners m’ont invité." déclarait d'ailleurs le président olympien dans les colonnes de La Provence ce jeudi.
En tous cas, cette proximité affichée n'a pas manqué d’interpeller le candidat PS Patrick Mennucci : "Ca veut dire que Labrune et ses amis veulent conserver le club tel qu'il est, et qu'avec Gaudin ils pourront le conserver. C'est une erreur de leur part de s'inviter dans la campagne, ce n'est pas leur place, ni à Anigo ni à Labrune. Ils feraient mieux de s'occuper de ce qui se passe sur le terrain, ce serait mieux pour tout le monde" a expliqué le vainqueur de la primaire PS au Phocéen.
Il faut dire que l'OM et notamment le Vélodrome, se sont invités depuis un bon moment dans la campagne des municipales 2014, Mennucci souhaitant la vente de l'enceinte du Bd Michelet à l'Olympique de Marseille, quand Gaudin le considère comme un bijou de famille : "Le stade appartient aux Marseillais, comme la Bonne-Mère, le Pharo et le Vieux-Port. Puis pour le vendre, il faudrait rembourser 215 M€. Où les trouverions-nous ?".
Une position vivement applaudie par les responsables des groupes de supporters lors de cette réunion : "On ne veut pas vendre le stade, c'est notre maison, c'est le patrimoine de Marseille" confirme Franck Peyronel, leader des Winners, au journal régional.
Evidemment, Patrick Mennucci, fort d'un sondage très favorable à sa position sur le Vél'*, abonde dans l'autre sens et élargit même sa réflexion à l'OM en général : "Aujourd'hui, la Ville de Marseille va devoir sortir 12M€ par an à partir du 1er janvier 2015, et ce qui intéresse les acteurs du PPI (partenariat public-privé), c'est d'encaisser l'argent, peu importe qui paye. Mon idée est double : c'est de faire économiser de l'argent à la Ville, en s'appuyant sur une décision du Conseil d'Etat disant que les stades sont la propriété privée des villes et non pas un équipement de service public. On peut donc le vendre, soit avec un bail emphytéotique de 99 ans, soit vendre le terrain. Le 2ème point, c'est que pour avoir une bonne équipe, il faut un investisseur, et pour avoir un investisseur il faut qu'il puisse, en dehors d'acheter le club qui est immatériel, acheter le stade avec. Aujourd'hui, les soirées européennes sont tristes, et l'économie avec. Ce serait bien que le club soit de nouveau dans le Top 10 européen. Pour ça, ma proposition de vendre le stade est un plus pour permettre à un investisseur de réfléchir différemment".
Avec, de plus, la candidature récente d'un certain Pape Diouf à la mairie, l'OM n'a pas fini d'alimenter les colonnes des pages politiques à Marseille jusqu'au 30 mars prochain, date du verdict des urnes.
(* Sondage IFOP commandé par Patrick Mennucci : "Seriez-vous favorable à la vente du stade Vélodrome à l'OM afin que le coût de la rénovation, s'élevant à 12 M€ par an, pendant 30 ans, soit pris en charge par un investisseur plutôt que par la Ville de Marseille ?" Sur les 710 personnes interrogées, 71 % seraient "tout à fait favorables" ou "plutôt favorables")