L'OM de Sampaoli entre ombres et lumières
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 19/04/2021 à 01:00
Le coach argentin a transformé l'équipe en termes de mentalité, mais il reste à travailler sur le plan tactique.
Dès son arrivée à l'OM, Jorge Sampaoli a été clair en affirmant son intention de faire jouer l'OM en 5-3-2. Promesse tenue puisque ses compositions de départ ont toutes tourné autour de ce schéma, même si on a pu voir quelques variantes au niveau offensif. En revanche, en y regardant de plus près, on s'aperçoit que le coach argentin a toujours dû changer son fusil d'épaule à la mi-temps après des premières périodes très difficiles. Peut-être la seule zone d'ombre au milieu de l'éclaircie qu'il a apportée au ciel olympien. Reste à savoir le pourquoi de ces débuts de matchs souvent ratés sur le plan tactique. Incompréhension des joueurs ? Difficulté pour Sampaoli à expliquer les rôles de chacun ? Inadaptation de cette organisation au jeu de la Ligue 1 ? Difficile à trancher, un peu comme avec l'oeuf ou la poule, mais toujours est-il que ces différences entre les débuts et fins de matchs de l'OM posent de vraies questions.
"Ces erreurs dans mes choix sont de mon entière responsabilité"
Déjà, on a des éléments de réponses avec un Sampaoli qui n'a pas fui le débat en conférence de presse après la difficile victoire de l'OM face à Lorient (3-2) samedi: "Je me suis trompé sur mes décisions. Le plan de départ était de chercher de la profondeur avec Pol d'un côté et Flo de l’autre. C'était mon choix de système pour ce match. Ces erreurs dans mes choix sont de mon entière responsabilité. On a essayé de corriger ça en 2e mi-temps et cela nous a été favorable. Mais on aurait pu avoir plus d'options et plus de chance dès le début du match". Effectivement, le choix de placer Florian Thauvin latéral gauche, même si le terme de piston est plus adapté à ce système, était pour le moins osé. D'abord parce que Thauvin est un pur attaquant, qu'il n'a jamais été essayé à ce poste, et aussi parce qu'on l'a déjà vu galérer lorsque Sampaoli l'a testé comme relayeur droit. Force est de constater qu'on ne peut pas demander à un joueur du standing et l'âge d'un Thauvin ce que l'on pouvait faire avec un Bouna Sarr à l'époque ou à un Luis Henrique de 19 ans.
Sampaoli n'est pas l'homme d'un seul système
Si Sampaoli n'a pas eu de mal à corriger le tir, on peut aussi se demander pourquoi il n'a pas insisté avec son 3-4-2-1 qui commençait à prendre forme lors des dernières rencontres avec le duo Thauvin-Payet juste en dessous de Milik. Certainement l'envie de continuer ses essais et évaluations, comme il l'a expliqué récemment, en testant l'aptitude de ses joueurs à s'adapter à différents schémas. Et puis, Sampaoli n'est pas obtus. Si l'on se penche sur sa carrière, on s'aperçoit qu'il n'est pas l'homme d'un seul système et qu'il est surtout prêt à corriger le tir. Lors de la victoire du Chili à la Copa America 2015, il avait démarré difficilement la compétition avec une défense à cinq, et c'est à la demande des joueurs qu'il a fini par passer à quatre. Il y a eu les mêmes débats avec la sélection argentine, et on s'aperçoit aussi qu'il a souvent jonglé avec les schémas lors de ses derniers passages à Santos et à l'Atlético Mineiro. C'est finalement sa différence majeure avec son mentor Bielsa, avec qui on ne cesse de faire la comparaison. Si "El Loco" impose son système et n'en démord pas, quitte à aller parfois dans le mur, Sampaoli n'hésite jamais à corriger, et toutes ses victoires depuis son arrivée à l'OM en sont le fruit.