Kostas Mitroglou : 6 mois et 35 secondes plus tard
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 13/03/2018 à 07:00
35 secondes, c'est le temps qu'il a fallu à Kostas Mitroglou pour délivrer l'OM dimanche à Toulouse, et peut-être pour retourner l'opinion. La preuve avec l'un de ses plus grands pourfendeurs, Pierre Ménès, qui écrivait lundi matin sur son blog : "Rudi Garcia a effectué un excellent coaching, à la fois humain et tactique, en faisant entrer Mitroglou. Et là, ce n’est pas comme face à Metz où le Grec n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond. C’est une reprise difficile sous la barre qui va peut-être lancer sa fin de saison". Ce constat, c'est évidemment ce que tout le monde souhaite et même ce que l'on pressent, tant le scénario semble cousu de fil blanc. Imaginez : après six mois de galères, de railleries et de pépins physiques, le Grec sort de sa boîte et rappelle à tout le monde qu'il a été un serial-buteur à Benfica ou à l'Olympiakos. Il ne s'arrête plus de claquer et conduit l'OM en Champions League. Bingo ! Encore une belle histoire à ajouter à la riche légende olympienne.
L'affaire n'est évidemment pas encore dans le sac, et il serait même beaucoup plus prudent de ne pas trop se faire de films, tant Mitroglou nous a habitués au pire jusqu'à présent. Mais avouez que le pari est tentant, d'autant que le buteur de 30 ans a existé avant dimanche dernier, comme l'explique le spécialiste du football grec Vangelis Pavlidis : "Il a montré à Toulouse un aspect de sa personnalité que l'on connait bien en Grèce mais qu'on découvre à Marseille, à savoir que c'est un joueur décisif dans les moments cruciaux. On l'avait d'ailleurs entraperçu en début de saison lorsqu'il avait égalisé à Strasbourg. C'est un attaquant de sang-froid, on le voit sur ce but qui n'est pas du tout facile à mettre au fond. Même lorsqu'il s'échauffait, on voyait qu'il était déjà dans son match et qu'il avait envie de jouer. D'ailleurs, je pense que Garcia aurait pu le faire entrer plus tôt. Mais il prouve enfin qu'il est un buteur redoutable, on ne met pas près de 200 buts dans une carrière par hasard. Avec un bon niveau physique et de la confiance, il va continuer de marquer, d'autant que je trouve sa relation avec Payet très intéressante. S'il joue à Bilbao jeudi, il pourrait prouver à Garcia qu'il mérite sa confiance".
Justement, notre petit doigt nous dit que Mitroglou pourrait bien débuter le match jeudi sur la pelouse de San Mamés. En effet, quelle meilleure occasion pour Garcia de relancer son buteur dans ce match où l'OM aura forcément des occasions ? En plus, le profil très aérien des centraux de Bilbao pourrait parfaitement lui convenir et nous offrir un combat très intéressant. De quoi en faire un véritable élément qui compte dans l'effectif après ces six mois passés dans le noir. "Il faut savoir que ce n'est pas la première fois de sa carrière qu'il se retrouve au fond du trou, explique le journaliste de Footballski.fr Alain Anastasakis. Il a connu ça à Fulham en 2014, où il en est même venu aux mains avec Felix Magath, son entraîneur à l'époque. Dans la foulée, il réalise une très mauvaise coupe du monde et se fait descendre par la presse grecque. Mais aujourd'hui, il conserve une très bonne cote malgré sa saison à l'OM. Ils comptent énormément sur lui pour relancer l'équipe nationale après la débâcle des éliminatoires".
Mais, avant de relancer la Grèce, "Mitro" à une carrière à lancer à l'OM. Cette reprise sous la barre au Stadium n'est qu'un premier pas, une lueur d'espoir. Mais il y a des signes qui ne trompent pas, et on aimerait tant ne pas se tromper là-dessus !