Encensé depuis ses débuts à l'OM, le jeune défenseur central connait un gros coup de mou actuellement.
Le 31 août dernier, l'OM mettait fin au long feuilleton de la prolongation de Bouba Kamara. Des mois de négociations pour aboutir à une extension de son contrat jusqu'en juin 2022. Il faut bien avouer que les dirigeants olympiens jouaient gros sur ce dossier avec une pression constante de la part des supporters, soucieux de ne pas voir partir le minot vers d'autres cieux, puisque le jeune international Espoirs était suivi de près par la crème du football européen. Après l'épisode Maxime Lopez et, probablement, avant celui d'Isaac Lihadji, l'OM et ses supporters rejouaient donc une partition désormais incontournable de l'histoire moderne du club : la sacralisation systématique des "pépites" du centre de formation. Une posture certes louable, mais dont on peut se demander si elle n'est pas un peu surjouée.
La mode des "pépites" de la formation
Cet engouement assez récent pour les jeunes du cru trouve deux explications : la première concerne le retard pris par l'OM depuis des années - voire des décennies - dans ce secteur. La réussite de clubs rivaux comme Lyon, le PSG, Monaco et d'autres comme Rennes, Metz ou Le Havre est de plus en plus mal vécue, et les classements qui tombent chaque année stigmatisent systématiquement le club et ses formateurs. L'autre explication se trouve dans les réseaux sociaux, où les comptes spécialisés dans les "pépites" se multiplient et offrent à ces dernières une exposition parfois justifiée, mais souvent disproportionnée. Très suivis par les supporters, ces "scouts" du net participent à la montée en puissance de ces jeunes pousses et mettent, de fait, une pression supplémentaire sur leurs dirigeants. Résultat, ces joueurs qui n'ont encore rien prouvé décrochent un statut et des contrats pas forcément justifiés.
Une remise en question nécessaire pour Kamara
Est-ce le cas de Bouba Kamara ? On est en droit de se poser cette question, même s'il ne s'agit pas de remettre en cause ses qualités très affirmées pour un joueur de son âge. Bénéficiant de la multiplication des recrutements ratés ces dernières années en défense centrale, le jeune Marseillais est désormais intouchable à l'heure d'établir les feuilles de match, et c'est peut-être ce qui pose problème. En effet, s'il n'est pas interdit d'aligner un joueur de 19 ans dans une équipe comme l'OM, peut-on réellement en faire le patron de sa défense ? Ses matches depuis le début de saison tendent à prouver le contraire. Évidemment, il n'est pas question de lui faire porter la responsabilité de la faiblesse actuelle de l'équipe sur le dos, au contraire. Mais, dans une défense notoirement catastrophique depuis des mois, comment imaginer sérieusement le jeune Marseillais la tenir à bout de bras ? Difficile, et ses dernières performances le prouvent. Encore une fois, tout le monde se réjouit de voir Bouba Kamara jouer à l'OM et pas ailleurs. Mais, à l'heure où la défense olympienne n'a peut-être jamais été aussi mauvaise, il est temps de se poser les bonnes questions. Avec le retour prochain d'Alvaro Gonzalez, il ne serait pas choquant de penser à une autre formule concernant Bouba. Sur le banc ? Au milieu ? Tout est envisageable. Ce qui est sûr, c'est qu'il faut réagir...
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