Les matches se suivent et se ressemblent tellement cette saison qu'on se demande à chaque fois si les supporters répondront présents. C'était encore le cas dimanche, avec tout de même 42 000 spectateurs pour accueillir un OM-Reims pas franchement alléchant, surtout dans le contexte actuel. Mais il y a l'habitude, et puis surtout ce classement qui continue de nous faire espérer, malgré tous les efforts que font les joueurs pour nous en dissuader. Sur ce point, il faut leur reconnaitre une grande régularité. On sait à quoi s'attendre, et ce match face aux solides Rémois ne nous a pas déçus. Pas d'envie, pas d'inspiration, pas de jus, et pour finir, pas de buts.
Il devient lassant de débattre sur ce sujet sans fin, tant on a l'impression d'avoir tout dit. Mais, pour en revenir à ce fameux classement (5e, à 3 points du 2e), cette nouvelle purge du dimanche doit nous alerter sur le fait que cela ne durera pas. C'est l'avis de l'ancien milieu olympien Marcel Dib : "C'est vrai que c'est un peu miraculeux, alors qu'on peut être inquiet par rapport à ce qu'on voit. Il faut s'interroger sur le jeu et l'état d'esprit, surtout lors des derniers matches. Il n'y a aucune explosivité, et c'est ça qui me pose problème. Dès que les cadres comme Thauvin ou Payet sont moins dans le coup, il n'y a personne pour créer l'étincelle. En Ligue 1, il faut mettre la pression sur l'équipe adverse, il faut des périodes où l'équipe monte en intensité, et là, c'est plat". C'est exactement ça : plat et prévisible. Une grosse possession, comme d'habitude, des passes latérales, en retrait, et puis plus rien dans les 30 derniers mètres. Comme si Germain et Mitroglou étaient des plots, comme si les milieux craignaient de prendre des risques devant un public qui commence à gronder. "Même si Reims a une bonne défense, on ne devrait pas être gêné face à une équipe comme ça au Vélodrome, déplore l'ancien défenseur Olympien Bernard Bosquier. Ça manque de niaque, on dirait qu'ils ont peur de se faire siffler, et il n'y a pas le joueur pour les remettre dans le bon sens. Il manque clairement un aboyeur comme Marcel Dib (ça tombe bien) ou Didier Deschamps pour les bouger. Du coup, on fait des passes latérales, on rate les contrôles, et on ne demande pas le ballon, hormis le petit Lopez. D'ailleurs, je trouve dommage de le faire jouer aussi bas sur le terrain. Là, c'est amorphe, on dirait qu'on pourrait jouer des heures sans marquer".
Du coup, on continue de se creuser les méninges. On en vient à se demander s'il ne faut pas carrément ranger Germain et Mitroglou au garage pour ne laisser que Thauvin, le seul capable d'ajuster un gardien sans trembler. On pense aussi fortement au mercato et au profil qu'il faut aller chercher, sachant qu'un buteur aguerri ne se trouve pas au coin de la rue. "De toute façon, il faut réagir, explique Marcel Dib. Trouver un grand buteur au mercato hivernal est très compliqué. Alors, il faut trouver un joueur qui nous apporte de l'explosivité devant, de la force. On n'a pas ça actuellement et pour moi, c'est ce qui manque". Même chose pour Bernard Bosquier, qui plaide pour de la nouveauté, dans le profil comme dans l'état d'esprit : "Oui, il faut clairement changer quelque chose devant. On rigolait de Brandao à l'époque, mais je ne cracherais pas dessus aujourd'hui. Il faut un gars qui bouge devant, qui offre des solutions et qui soit aussi capable de faire jouer les autres en remisant". D'ici là, espérons que l'OM saura conserver sa position au classement. Et vu le niveau, c'est loin d'être gagné.